Les huit entreprises publiques désignées par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour l'ouverture de leur capital via la Bourse sont « en train de se préparer à cette introduction », a déclaré, hier, le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) lors du premier colloque scientifique intitulé « l'introduction en Bourse, gouvernance et transparence. Quels enjeux ? », qui s'est tenu, hier, à Alger. Berrah, président de la Cosob, a précisé que l'entrée en Bourse des entreprises en question (Mobilis, Caar, Cosider, etc.) n'interviendra pas avant 2015 mais que leur introduction sera « un signal fort pour stimuler les PME privées » qui ont manifesté, selon lui, « beaucoup d'intérêt pour le financement du marché financier ». Ce marché, si l'on se refère aux déclarations des pouvoirs publics sur la nécessité de sa dynamisation, en poussant un peu plus les réformes, comme annoncé il y a quelques jours par le ministre des Finances, connaîtra, néanmoins, le lancement, cette année, d'un emprunt obligataire, a déclaré Berrah. Les acteurs de la Bourse se réduisent actuellement à quatre entreprises, deux publiques, l'EGT Aurassi et Saïdal, plus deux privées, Alliance Assurances et NCA Rouiba, spécialisée dans l'agroalimentaire. Berrah a démenti l'idée d'un retrait d'une quelconque entreprise de la Bourse. En tout cas, « la Cosob n'a reçu aucun avis dans ce sens », selon ses explications, reconnaissant que c'est une « pratique courante » que les entreprises cotées en Bourse décident de cette éventualité pour des raisons diverses. En fait, le PDG d'Alliance Assurances, Khelifati, avait parlé, un moment donné, d'une « option que le manager avait devant lui » en cas de difficultés, misant sur les réformes que les pouvoirs publics vont engager. Mais rien n'exclut l'alternative de retrait « si dans une année, le statu quo persiste », ajoute Khelifati. Le premier colloque du conseil scientifique de la Cosob, ouvert par le chef de cabinet du ministre des Finances et auquel ont été invités des experts nationaux et internationaux, constitue « une sorte de cellule de réflexion et de veille » sur les questions liées au développement du marché financier en Algérie. On a choisi, justement, pour ce premier débat, ce thème évocateur des bienfaits de l'introduction des entreprises en Bourse, en ce sens qu'elle implique de « la transparence et de la gouvernance », selon les spécialistes. Ce colloque aborde un problème d'actualité qui « intéresse au plus haut point la Cosob en tant que régulateur, et les acteurs de ce marché », ajoute Berrah. Plusieurs chefs d'entreprises, publiques et privées, des représentants des banques, des universitaires ont assisté à ce premier colloque. Des experts financiers algériens mais aussi étrangers, à l'image du professeur Sid-Ali Boukrami, ancien président de la Cosob, de représentants de places financières européennes, de l'Europlace, de l'Institut Louis Bachelier et de l'Université de la Sorbonne ont assisté également à ce colloque. Pour rappel, et à l'instar des institutions similaires dans le monde, la Cosob a mis en place, récemment, un conseil scientifique ouvert aux experts et qui a, entre autres objectifs, d'engager des réflexions académiques sur le marché financier, de suivre les évolutions de la réglementation et les innovations en relation avec la Cosob et d'initier des travaux de recherche sur les thèmes qui préoccupent la Commission.