Tandis que son principal rival l'iOS d'Apple dégringole de 13,4 à 11,9%, Microsoft et son Windows Phone de 3,8 % à 2,7 %, et que BlackBerry est passé en un an de 2,4 % à 0,6 % des parts du marché mondial, « Android, le système d'exploitation mobile du géant internet Google, fait désormais fonctionner 85 % des smartphones vendus dans le monde, un nouveau record », selon les données publiées par le cabinet d'études américain Strategy Analytics, reprises par le quotidien gratuit www.20minutes.fr qui précise que parmi les « 295 millions d'appareils écoulés dans le monde au deuxième trimestre, près de 250 millions utilisaient une version d'Android. » D'après les différents écrits de la presse spécialisée, le succès d'Android a commencé à devenir probant à la fin de l'année 2011, avec un pic dépassant les 50% de parts de marché avant de culminer en 2012, à 80%. Un petit tour sur l'encyclopédie en ligne Wikipedia pour rappeler qu'Android « est un système d'exploitation mobile pour smartphones, tablettes tactiles, PDA et terminaux mobiles. C'est un système open utilisant le noyau Linux. Il a été lancé par une startup du même nom rachetée en 2005. D'autres types d'appareils possédant ce système d'exploitation existent, par exemple des téléviseurs, des radio-réveils, des montres connectées, des autoradios et même des voitures. » La stratégie de Google jusque-là consistant à laisser évoluer Android en segments fragmentés avec la possibilité offerte pour beaucoup de marques, à commencer par le plus gros constructeur mondial de smartphones, de l'utiliser gratuitement sur leurs terminaux et même d'y injecter des éléments de personnalisation. Ceci assure la présence sur le marché de nombreuses versions du système d'exploitation de Google qui opère régulièrement « une à deux fois par an une mise à jour d'Android, généralement dotée d'un nom de code faisant référence à une sucrerie (la dernière version est baptisée après Jelly Bean, un bonbon translucide, ou Gingerbread, pain d'épice) », d'après 20minutes.fr. D'après Neil Mawston, un analyste auprès du bureau Strategy Analytics, cité par le site 20minutes.fr, cette situation de domination d'Android fait rappeler « la même chose que sur celui des PC avec Windows, qui était devenu quasi incontournable ». Le site du quotidien gratuit reprend également les propos d'un autre expert du même cabinet d'études, Woody Oh, qui considère, pour sa part, que « les gains d'Android se font au détriment de toutes les grandes plateformes rivales », et que ces dernières « vont devoir faire quelque chose de révolutionnaire pour renverser l'avance énorme d'Android ». Certes, des concurrents sont effectivement en train de mûrir de nouvelles stratégies pour résister à cette domination, à l'instar de Samsung tenté par le lancement d'un nouvel appareil fonctionnant sous un système d'exploitation propriétaire, le fameux Tizen, ou encore Apple qui lorgnerait de nouveaux formats de téléphones intelligents pour mieux booster ses programmes et applications. Pour le géant de l'électronique, Samsung, le projet est en cours pour, écrit le site www.usine-digitale.fr, « la commercialisation de son smartphone utilisant le système d'exploitation (OS) Tizen, baptisé le Samsung Z. Celui-ci sera le premier smartphone commercialisé à destination du grand public à utiliser Tizen, que Samsung développe en partenariat avec Intel et la Linux Foundation ». Prévu pour cette fin d'année 2014, ce lancement vient d'être différé par Samsung qui cherche, selon les journalistes de ce même site, à « renforcer l'écosystème de Tizen (la sélection d'applications disponibles pour l'OS), jugé encore insuffisant. » Les analystes envisagent, à travers cette initiative de Samsung, « un coup dur pour Google » qui pourrait souffrir de la puissance marketing avéré du constructeur coréen qui pourrait ainsi s'attirer de plus en plus d'utilisateurs mécontents d'Androïd, à charge de leur offrir les fonctionnalités recherchées. Sur un autre plan, les observateurs tiennent compte du fait, souligné par usine-digitale.fr que Samsung reste « le premier fabricant de smartphones au monde, avec 85 millions de terminaux vendus lors du premier trimestre 2014, plus que les quatre autres fabricants du classement (Apple, Huawei, Lenovo et LG) réunis », qu'il représente de ce fait « près de deux tiers des ventes de smartphones utilisant Android. » Du côté de chez Apple, l'espoir est aussi permis avec cette nouvelle étude publiée par la société d'analyse, RBC Capital Markets, « le 24 juin, affirmant que plus de 35% des utilisateurs d'Android pourraient délaisser le système d'exploitation mobile de Google pour un l'iOs d'Apple. A condition que la marque à la pomme sorte un iPhone équipé d'un écran plus grand », selon le site usine-digitale.fr. Une nouvelle fenêtre de « tir marketing » s'ouvre ainsi pour Apple, qui serait, selon la rumeur, tenté de faire descendre sur le marché son prochain iPhone6, en deux versions, « l'une de 4,7 pouces et l'autre de 5,5 pouces », selon le même site qui voit que ce « grand modèle pourrait donc séduire les utilisateurs déçus d'Android », et que beaucoup parmi eux « seraient même prêts à débourser jusqu'à 100 dollars de plus pour se procurer cet iPhone de 5,5 pouces. » Quant à Microsoft, l'enjeu des systèmes d'exploitation pour mobiles et plus généralement pour le futur internet des objets connectés est l'une des pièces essentielles de la nouvelle stratégie déclinée en juillet dernier par la nouvelle équipe dirigeante conduite par Satya Nadella, le directeur général du groupe. Le site usine-digitale.fr parle ainsi de repositionnement stratégique, voire même de « grand chambardement dans les mobiles Nokia, dont l'acquisition par Microsoft a été finalisée en avril 2014 », dans un article consacré aux différentes actions déployées par le géant du logiciel pour faire de « Windows Phone, le système d'exploitation mobile de Microsoft, qui devient alors la plate-forme unifiée de tous les mobiles de Microsoft. » Aux côtés des nouvelles stratégies de marché adoptées par ses principaux concurrents, Google devra compter avec un autre front ouvert par la commission européenne qui vient d'engager une nouvelle démarche pour en savoir un peu plus sur les conditions d'exercice de cette position dominante sur le marché des systèmes d'exploitation pour mobiles. « En situation de force, Google serait-il tenté d'abuser de sa position ? », s'interroge le site 01net.com qui se fait l'écho de soupçons forts de la commission européenne sur des pratiques anticoncurrentielles qui pourraient, selon l'agence Reuters, citée par le même site, déboucher sur une nouvelle affaire antitrust au niveau de la commission européenne qui soupçonnerait Google « de faire pression sur les fabricants de téléphones sous Androïd afin qu'ils privilégient ses propres applications, au détriment de celles de la concurrence », selon 01net.com. Reuters aurait même évoqué l'envoi par Bruxelles d'un « formulaire de 40 questions aux nombreuses entreprises - dont les fabricants de téléphones – en lien avec Android », à la recherche de documents et preuves de telles pratiques, vraisemblablement reconnues, selon l'agence britannique, par un ancien cadre de chez Google qui aurait ainsi confirmé l'existence de contrats « stipulant un nombre minimum de services Google préinstallés sur les appareils », d'après 01net.com. Sur le site www.developpez.com, on peut lire un article consacré justement aux pratiques anticoncurrentielles de Google, révélées par « Ben Edelman, professeur de la Harvard Business School... s'est procuré le contrat d'accord de distribution des applications mobiles de Google (Mobile Application Distribution Agreement ou MADA). » Cet universitaire impliqué dans une affaire ayant opposé Google à des concurrents, a ainsi pu relever, sur la base de ce document, que parmi les limites imposées par Google, « les constructeurs devront pré-installer des applications Google sur l'appareil à l'exceptions de quelques unes qui sont optionnelles (Orkut, Google Goggles, Google Earth, Finance, News & Weather, Google Buzz et Google Voice) ». D'autre part, Google exige du fabricant d'autres obligations : « Offrir une grande visibilité au Widget de recherche, Google Phone-top Search, ainsi qu'un raccourci vers Google Play, Android Market. Les recherches sur Internet devront, pour leur part, pointer vers le moteur de Google. En outre, le fabriquant devra embarquer et activer le mécanisme de géo-localisation de Google. » Même si Google semble encourager le développement de versions adaptées de son Android, le professeur Edelman fait remarquer que « ses partenaires devront se retenir d'encourager ou de soutenir la création de versions alternatives à son système fork. Ainsi, le système d'Amazon Fire OS ne saurait être pré-installé sur un smartphone HTC ou LG ou Sony. » Pour verrouiller le tout, le moteur de recherche impose aux constructeurs partenaires de lui fournir « des rapports mensuels sur leurs chiffres de vente dans le détail (modèle du téléphone, pays...) », selon developpez.com qui y vit une arme marketing pour Google qui pourrait ainsi segmenter ses offres selon les positions marketing de chaque type de smartphone, tout en se réservant un droit ‘'régalien'' de vie et de mort » sur ces produits puisque, d'après le professeur, il exige en effet de « recevoir au moins quatre prototypes pendant le processus de fabrication d'un nouveau smartphone et s'octroie le pouvoir de bloquer la vente d'un téléphone ne correspondant pas à ses critères. » Pour le moment, le géant de la recherche sur internet semble faire le dos rond, en se contentant de faire dire par un porte- parole, que l'organisme de régulation américain, la federal trade comission (FTC) a déjà « examiné les accords de Google autour d'Android de façon approfondie sans y trouver le moindre problème légal ». Mais, souligne 0net, même sur le sol américain, Google n'est pas à l'abri puisqu'il est sous le coup d'une plainte déposée par deux utilisateurs d'Android qui ont saisi une cour de justice, en Californie, dans le cadre dune action collective accusant « Google de biaiser la concurrence à l'aide d'Android » Les répercussions de telles attaques pourraient peser lourd sur la stratégie de Google, dont « Android est aujourd'hui le plus gros relais de croissance pour le moteur de recherche », souligne 01net qui ajoute que sur le vieux continent « une décision défavorable pourrait sensiblement impacter son chiffre d'affaires et l'ensemble de sa politique de développement. » Nul doute que Google ne nourrisse, le secret espoir que certaines analyses sur les véritables ressorts de la commission européenne s'avèrent fondées. Parmi les spécialistes des différentes rédactions de medias, beaucoup font le lien entre ce coup de semonce, qui n'est en fait pas le premier contre le géant de la recherche sur le net, et les prochaines échéances de la vie institutionnelle de Bruxelles, notamment le remplacement du vice-président de la commission européenne et commissaire à la concurrence, l'Espagnol Joaquin Almunia. Pour le site 01net.com qui parle de l'arrivée d'un nouveau commissaire européen en novembre prochain, ce « durcissement de ton face à Google pourrait bien être l'un des principaux enjeux de cette prochaine nomination »