Tout au contraire, selon la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabylès, la question est sérieusement prise en charge par les pouvoirs publics. Une stratégie serait en cours d'étude pour apporter assistance aux réfugiés, tout en protégeant la santé et en assurant la sécurité des citoyens. « Ceux des réfugiés qui commettent des délits seront soumis à la loi algérienne. Quant à la mendicité, c'est vrai qu'elle est interdite par la loi, mais il est préférable de voir les réfugiés mendier que de les voir voler », a-t-elle indiqué, hier, au forum El Moudjahid. La mendicité est apparemment une option pour ces réfugiés maliens qui refusent toute assistance de la part du Croissant-Rouge algérien. Selon la présidente de cette institution, ces réfugiés refusent d'être pris en charge par le Croissant-Rouge. « Nous avons installé des centres d'accueil et de santé pour ces réfugiés, mais ils refusent notre aide. Ils veulent de l'argent », dit-elle en affirmant, toutefois, ne pas baisser les bras pour les sensibiliser. Mais l'idéal pour elle est de les encourager à rentrer chez eux. « Cela ne signifie pas que nous voulions les renvoyer à leur misère. Nous allons proposer à toutes les institutions humanitaires internationales de financer des projets au Mali, leur donner un moyen de subsistance, pour les encourager à rentrer chez eux. Nous ne voulons pas les chasser, mais les aider à vivre mieux dans leur propre pays », assure-t-elle. Les réfugiés syriens, par contre, ne semblent pas faire l'objet de polémique. D'après la présidente du Croissant-Rouge, les Syriens se sont très bien intégrés en Algérie et leurs enfants sont scolarisés dans nos écoles. Des familles auraient même sollicité l'aide du Croissant-Rouge algérien pour financer leur retour à Damas. « A Mascara, tous les réfugiés syriens sont retournés chez eux », se réjouit-elle. Des dons en route pour Ghaza Evoquant Ghaza, Mme Benhabylès annonce le déplacement aujourd'hui d'une délégation présidée par le Croissant-Rouge pour acheminer, via l'Egypte, 75 tonnes de médicaments et des chaises roulantes vers Ghaza. Le transport des dons se fera sous la responsabilité de l'ambassade d'Algérie en Egypte et du Croissant-Rouge palestinien. « Le don se fera entre le Croissant-Rouge algérien et le Croissant-Rouge palestinien. Des jeunes Algériens bénévoles feront partie de la délégation. A eux seuls, ils ont réussi à collecter, via les réseaux sociaux, 40 tonnes de médicaments et une centaine de chaises roulantes », souligne-t-elle en déplorant, cependant, que le CRA ne soit pas doté de dépôts répondant aux normes pour stocker les médicaments. Elle ajoute dans ce contexte que ces dépôts sont dans un état lamentable et ne pourront plus être utilisés. Pour stocker les dons destinés à Ghaza, le Croissant-Rouge algérien a sollicité l'un des hangars de la Safex. Sur le plan interne, le Croissant-Rouge algérien élabore actuellement une fiche nationale des communes et des familles les plus pauvres sur le territoire national, afin de cibler l'assistance. Il est prévu également une formation des cadres de cet organisme, dont la mission principale est d'appliquer la politique humanitaire de l'Etat. « C'est une mission lourde et pour l'accomplir, une mise à niveau est nécessaire. Nous avons sollicité l'expérience et l'expertise du Comité international du Croissant-Rouge qui est prêt à nous assister », a fait savoir Mme Benhabylès. Farida Belkhiri Trois cliniques mobiles pour le sud Le Croissant-Rouge algérien vient d'acquérir, via des partenariats avec Ooredoo et la fondation Messi, trois cliniques mobiles qui seront transférées à Adrar, Tamanrasset et Djanet.