Les opérateurs canadiens activent dans les domaines de l'agriculture, de l'agroalimentaire, de la santé, des énergies renouvelables, des télécommunications, de l'aéronautique, du tourisme, du BTPH, de l'environnement et de la formation professionnelle. « Nous avons reçu une délégation d'une vingtaine d'hommes d'affaires canadiens qui souhaitent investir en Algérie », a indiqué Abdelaziz Mehenni, président de la Cipa, affirmant que « d'autres rencontres similaires vont avoir lieu prochainement et par filière d'activité ». « Il est recherché, à travers cette rencontre, le transfert du savoir-faire et de l'expertise canadiens pour améliorer le rendement des entreprises algériennes dans les domaines qui enregistrent des défaillances », a indiqué Tarik Mihoubi, président de Blackstone, coorganisateur de cet évènement. Les opérateurs canadiens souhaitent « un partenariat gagnant-gagnant » avec les entreprises algériennes publiques et privées et ne trouvent nullement « contraignante » la règle 51-49 relative à l'investissement. Présent à cette rencontre, Abdelmadjid Sidi-Saïd, SG de l'UGTA, a mis en évidence « la démarche de construction consensuelle » mise en place entre le syndicat et les organisations patronales, visant à construire le pays sur « la noblesse des relations ». Outre l'apport technologique et le savoir-faire, l'Algérie cherche à « valoriser ses relations de partenariat ». Habib Yousfi, président de la CGOA, a insisté sur le fait que « l'Algérie est un pays en voie d'émergence qui regorge de potentialités énormes qu'elle souhaite exploiter ». Elle fait appel au partenariat pour « élever le niveau de ses entreprises ». La rencontre a vu l'intervention de représentants des départements ministériels qui ont exposé les grands projets sectoriels et défini les opportunités d'investissement. « La rencontre se tient à un moment crucial où l'Algérie achève son programme quinquennal et entame le prochain. L'Algérie est un pays stable. Il enregistre une croissance positive et c'est le moins endetté au monde, il a 200 milliards de dollars de réserves de change et travaille pour l'amélioration de son climat d'affaires. Beaucoup de facilités sont accordées pour encourager l'investissement dans tous les secteurs d'activité », a indiqué Abdelkrim Mansouri, DG de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi). Pour lui, les produits importés par l'Algérie peuvent être fabriqués localement à condition « de créer une synergie entre les pouvoirs publics, les opérateurs économiques nationaux et étrangers ». Pour le prochain quinquennat, l'Algérie aspire atteindre un taux de croissance de 7% à l'horizon 2019. Elle a entamé une série de réformes concernant le secteur bancaire, le foncier, et une restructuration des entreprises publiques. D'importantes exonérations fiscales et parafiscales ont été décidées en faveur des investisseurs. Présence timide des Canadiens en Algérie Le SG du ministère de l'Habitat, les représentants des ministères de l'Environnement, des Travaux publics, de la Poste et des TIC, et du Tourisme ont relevé « l'absence » des Canadiens dans la réalisation des grands projets de leurs secteurs engagés lors des précédents quinquennaux. « Nous n'avons pas eu d'opérateurs canadiens pour la réalisation du programme de logements et dans la short-list confectionnée récemment par le ministère de l'Habitat », a indiqué le SG du ministère de l'Habitat, invitant les opérateurs « à participer dans l'avis à manifestation d'intérêt qui va être lancé pour l'industrialisation du bâtiment ». Les grands projets de dépollution, de désamiantage et de diversité biologique ont été exposés par le représentant du ministère de l'Environnement. Les Canadiens peuvent aussi avoir des marchés dans le secteur des travaux publics en participant à la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux, des 23 pénétrantes, de la signalisation des autoroutes et des ouvrages d'art. Ils sont appelés aussi à participer à la gestion des entreprises nationales après leur restructuration. Dans le domaine de l'agriculture, les opérateurs canadiens peuvent intervenir dans la gestion des complexes d'abattage et des fermes publiques que le ministère compte développer. Le marché de la 4G de téléphonie mobile sera prochainement ouvert à l'investissement étranger, tout comme le programme de rénovation des structures hôtelières et la réalisation de 207 zones d'expansion touristiques (ZET). Les relations entre l'Algérie et le Canada ne sont pas marquées « par un important flux d'échanges ». Le volume des exportations varie entre 4 et 5 milliards de dollars annuellement. Elles se limitent aux produits dérivés des hydrocarbures. Les importations sont de l'ordre de 500 millions de dollars et concernent le blé dur. Les opérateurs canadiens ont exprimé leur souhait d'investir en Algérie. « On veut donner du loisir aux Algériens et les aider à développer leur tourisme », a indiqué Karim Aldeek, président de Canada Aqua Park. Le président de Bio Di Nat International propose le lancement d'une usine de production de bio-diesel, un carburant non polluant obtenu par la transformation des déchets et des huiles végétales usées.