Profitant de la rencontre qu'il a eue avec le sous-ministre adjoint canadien aux Services à l'industrie et aux marchés, le SG du ministère de l'Agriculture a affirmé que l'aide apportée par son département au secteur de l'agriculture “n'est pas exclusive aux Algériens”. Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslam Chelghoum, a invité, hier, les opérateurs étrangers du secteur de l'agriculture à investir dans le domaine de la mise en valeur des terres par le biais du système de la concession mis en place et touchant les zones sahariennes, steppiques et montagneuses. “S'il y a des opérateurs étrangers qui veulent apporter leur contribution à la mise en valeur des terres ils sont les bienvenus”, a-t-il indiqué. C'est lors de l'audience qu'il a accordée au sous-ministre adjoint canadien aux Services à l'industrie et aux marchés, Andrew Marsland, et à la délégation qui l'accompagnait, que M. Chelghoum a fait cette annonce, appelant, à cette occasion, la partie canadienne à renforcer la coopération entre les deux pays, une coopération que les responsables algériens veulent “concrète”. Le SG du ministère de l'Agriculture a affirmé, à ce propos, que l'aide apportée par son département au secteur de l'agriculture “n'est pas exclusive aux Algériens” et que, de ce fait, même les opérateurs étrangers intéressés pas l'investissement agricole peuvent accéder aux facilités accordées dans le cadre des dispositifs existants. L'orateur a également relevé que l'agroalimentaire est un autre créneau qui pourrait intéresser les investisseurs canadiens. Si pour le moment, ce partenariat avec le département canadien de l'Agriculture sera matérialisé par la mise en chantier très prochainement de cinq projets de coopération dans différents secteurs, M. Chelghoum a souhaité que les relations entre les deux pays dans le domaine de l'agriculture ne soient pas confinées dans un rapport strictement commercial, le Canada étant le premier fournisseur de l'Algérie en blé dur. Mais selon toute vraisemblance, le Canada serait prêt à s'investir encore plus dans cette coopération agricole. D'ailleurs, le ministère canadien de l'Agriculture, à travers sa division Science et développement à l'échelle internationale, a classé l'Algérie parmi les 8 pays prioritaires pour les initiatives en matière de développement international. Dans ce cadre, 5 projets ont en effet été retenus. Il concerne le soutien à la mise en place d'une banque des ressources phytogénétiques, l'utilisation des biotechnologies liées à la reproduction dans la ferme expérimentale du Cniaag d'El Tarf, en collaboration avec l'université canadienne de Saskatchewan, l'utilisation de la télédétection dans la prévision de récolte et la surveillance des cultures céréalières, l'assistance pour la mise en œuvre des accords de l'OMC et, enfin, l'assistance pour la filière lait. Ce que cherche donc l'Algérie, c'est beaucoup plus un soutien technique et un appui dans le domaine du transfert technologique. Chose sur laquelle a d'ailleurs insisté M. Chelghoum considérant que l'Algérie n'a, pour le moment, pas besoin d'assistance financière. “L'approche de coopération doit changer”, a-t-il insisté, mettant en avant l'expérience qu'il a eue lorsqu'il présidait aux destinées de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). L'ambassadeur du Canada à Alger, Robert Peck, présent à cette rencontre, a estimé, pour sa part, que “d'autres pistes de collaborations concrètes peuvent être facilement identifiées”. Relevant un déficit important en matière de communication dans la politique agricole algérienne, M. Peck saisit cette occasion pour inviter officiellement le SG du ministère de l'Agriculture à une visite dans son pays pour y rencontrer les opérateurs du secteur et leur exposer les axes et les priorités de la politique agricole algérienne à l'effet de les inciter à investir en Algérie. Cette visite doit, en principe, avoir lieu durant le premier trimestre de l'année en cours. H. S.