La dotation de l'Algérie d'un circuit de grande distribution est la solution la mieux indiquée pour lutter efficacement contre l'inflation et réguler de manière pérenne l'activité commerciale. C'est ce qu'a affirmé le ministre du Commerce, Amara Benyounès, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le premier responsable du secteur du Commerce a reconnu l'existence d'un déficit important en la matière : 5 hypermarchés seulement pour une population de 40 millions, « insuffisant pour réguler le marché », a-t-il lâché. Raison pour laquelle, il a rappelé que 9 marchés de gros sont en cours de réalisation à travers le pays. Reste que pour assurer un commerce moderne, il faut, a-t-il avancé, une mise à niveau de toutes les transactions commerciales dans le pays, particulièrement en matière de facturation et l'instauration du principe de la garantie. Benyounès est revenu sur le décret exécutif entré en vigueur le 3 octobre 2014, qui oblige les opérateurs économiques à garantir les biens et les services livrés aux consommateurs. Il a affirmé qu'il faut aller de plus en plus vers un commerce dominé par le formel et réduire l'impact de l'informel, beaucoup plus important, sur l'économie nationale. Le système de fracturation est l'un des dispositifs qui permettra de « réduire son impact sur l'économie nationale », a-t-il estimé. L'invité de la Chaîne III a affirmé que l'Algérie est « résolument » et « réellement » engagée pour aller vers une économie de marché. Mais pour cela, « nous devons avoir un système économique efficace sans pour autant mettre en cause le principe de la justice sociale qui est une exigence historique qu'il faut absolument respectée ». Le ministre du Commerce a préconisé, dans cette optique, la mise en œuvre d'un dispositif qui permettra aux entreprises nationales d'exporter le plus facilement possible. « Les opérateurs économiques doivent comprendre que la compétitivité n'est pas nationale, mais mondiale et que les consommateurs algériens ont un standard de consommation mondial », a-t-il expliqué, avant d'annoncer la tenue prochaine d'un colloque national qui regroupera l'ensemble des opérateurs, des universitaires algériens pour dégager une procédure qui facilitera l'acte d'exporter. OMC, « un passage obligé ... » Le processus d'adhésion à l'OMC poursuit son cours et l'Algérie est sur la bonne voie, affirme le ministre du Commerce, rappelant, dans ce sens, l'instruction du président de la République relayée par le Premier ministre et qui figure sur le communiqué du Conseil des ministres. « On dit poursuite du processus d'accession en sauvegardant les intérêts économiques du pays. Je suis dans cette logique. Cette affaire n'est pas celle de Amara Benyounès. C'est l'affaire du gouvernement algérien. Je ne suis que le porte-parole du gouvernement. Je suis le chef de file de cette opération », a-t-il indiqué. Il a fait savoir que 97% des transactions commerciales mondiales passent par l'OMC. Partant de cette réalité, « on ne peut pas rester indéfiniment en marge. Pour nous, c'est un passage obligé ». Le ministre s'est dit convaincu que notre économie sera plus protégée en y adhérant. Cela dit, il affirme qu'il y a des questions, sans en citer aucune, auxquelles on ne peut pas répondre positivement, tout en notant que la règle 51/49 n'est pas un préalable pour y adhérer. « Nous allons à l'OMC à notre rythme. Il est absolument hors de question de brader les 10 milliards de dollars investis dans le secteur industriel public. Comme il est hors de question de brader les efforts qui se font dans l'agriculture comme dans un certain nombre des services. Il faut faire confiance au gouvernement », lance-t-il. Il a précisé que le dernier mot revient au chef de l'Etat. « C'est le président de la République qui tranchera la question d'adhésion ou non à l'OMC », conclut-il.