Photo : Makine F. Malgré un vaste programme enclenché depuis le début des années 2000 comprenant deux nouvelles villes et des milliers de logements de tous types, sociaux, LPA ancien LSP et promotionnels, la wilaya de Constantine peine cependant à absorber la crise du logement. Les projets existent, des centaines d'immeubles voient le jour chaque année mais le problème viendrait du suivi et de la gestion des promotions LPA», dira M Benyounès responsable au niveau de la DLEP. Hier, au cours de l'émission hebdomadaire de la radio locale, le débat entre responsables du secteur du logement M. Benyounès et M. Ghimouze de la CNL (Caisse nationale du Logement) ainsi que le représentant de la CAP (Confédération Algérienne des Promoteurs) portait sur la formule LPA qui intéresse des milliers de citoyens de la classe moyenne. Outre l'aveu de ces responsables concernant le problème du foncier qui handicaperait sérieusement le bon déroulement du programme quinquennal 2010-2014, plusieurs sujets «brûlants» furent traités et en particulier ceux portant sur les agissements douteux de certains promoteurs au vu du nombre de dépassements et de confusions dont font l'objet plusieurs programmes LSP. Retards de livraison, augmentation des prix initiaux de la vente, défaillance en tout genre concernant la réalisation des promotions, et pire, certains entrepreneurs n'hésitent pas à menacer les personnes contestataires de les exclure des listes des bénéficiaires. Un constat qui a même fait l'objet d'une sérieuse critique de la part du nouveau wali M. Bedoui qui, lors d'une visite à la nouvelle ville Ali Mendjeli, était indigné par des promotions qui connaissent un retard considérable et sont gérées par des pseudos-promoteurs qui n'ont même pas le degré 3 de la profession. Répondant à une question sur les retards de livraison, M. Benyounès expliquera que : «Il y a une défaillance au niveau de certains promoteurs. Le problème est que des acitoyens donnent une première somme d'argent sans pour autant demander à avoir un acte notarié qui prouve qu'ils sont les acquéreurs du bien, car c'est grâce à cet acte que les bénéficiaires peuvent recourir à la justice en cas de problèmes avec les promoteurs». En ce qui concerne la non-qualification de certains entrepreneurs et de l'existence de listes noires qui excluent certains d'entre-eux, M. Benyounès a précisé que ce n'est pas seulement une question de qualification mais de sérieux et de suivi : «Nous avons découvert que certains entrepreneurs qualifiés qui ont des diplômes universitaires ne font pas convenablement leur travail». Mais face à la présence aux studios de quelques citoyens venus énumérer leurs problèmes, les responsables de l'habitat n'ont pas pu répondre à toutes les réclamations, car, des centaines d'associations ont vu le jour pour dénoncer les abus des promoteurs, M. Benyounès précisera à cet effet que chaque jour des dizaines de citoyens viennent à son bureau pour exposer leurs mécontentements. Par ailleurs, l'intervention d'un jeune promoteur venu à la dernière minute a ébranlé le plateau, car ce dernier n'a pas hésité à accuser directement le responsable de la DLEP de l'avoir lésé et de l'avoir empêché de travailler en même temps qu'il lui a infligé des sanctions, alors même que d'autres promoteurs bénéficient de sa complicité et de sommes d'argent conséquentes pour réaliser leurs programmes. Le forum s'est achevé sur cette accusation grave qui montre à quel point le sujet reste délicat.