Alors que les projets de réalisation de milliers d'unités sont inscrits dans le cadre des différents programmes, le nombre des demandeurs de logements dans la wilaya de Constantine est en hausse. Des milliers de familles sont mal logées alors que d'autres sont à la recherche d'un logement depuis des années. Elles vivent dans des conditions déplorables à cause d'un problème qui perdure nommé «crise du logement». Nombreux sont les programmes de réalisation de logements qui enregistrent des retards jugés inconcevables. Selon des chiffres révélés, lors de la journée maghrébine de l'habitat tenue récemment au centre culturel Mohamed Laïd Al Khalifa, 35 456 unités seulement ont été réalisées dans le cadre du logement social en 13 années. La majorité de ces logements ont été construits dans les deux nouvelles villes. Pas moins de 23 766 unités sont situées au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli, alors que celle de Massinissa compte 5215. Ces quantités n'ont pas pu répondre aux milliers de demandes enregistrées au niveau des services concernés. Ainsi, le problème des projets inachevés se pose avec acuité. Une virée dans les différents chantiers lancés depuis des années nous renseigne sur le taux d'avancement des travaux de réalisation. En effet, la cadence des travaux de réalisation notamment des logements sociaux participatifs (LSP) est plus que lente. Les programmes d'habitats inachevés type LSP sont légion dans la wilaya de Constantine. Le projet de 434 logements lancé en 2000 au profit des travailleurs de la santé est le meilleur exemple. Les bénéficiaires attendent depuis dix ans la réception du projet ! «J'ai déposé le dossier et j'ai accompli toutes les procédures relatives à l'obtention d'un logement dans le cadre de la formule LSP, il y a plus de 10 ans, mais jusqu'à ce jour, ma famille, composée de cinq membres, vit dans l'espoir d'avoir son propre logement», lancera un bénéficiaire du projet. La majorité des familles, qui sont en situation de crise, louent des maisons contre des sommes colossales. «La location est notre seule issue. Nous avons déménagé quatre fois depuis mon mariage», expliquera avec colère Nadia, mère de trois enfants scolarisés. Et d'ajouter : «Le contrat de location conclut avec un particulier s'achèvera l'été prochain. Nous sommes dans la tourmente.» Notons que plusieurs personnes en quête de logements préfèrent la formule location de particulier à particulier pour diminuer les frais.