La production de pomme de terre a atteint 44 millions de quintaux lors de la campagne 2013-2014, une quantité suffisante pour répondre à la demande et garantir des prix stables de ce produit de large consommation, ont indiqué, hier, des responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. En dépit de sa baisse de 10,20% par rapport à la saison précédente (49 millions de quintaux), la récolte sera suffisante pour satisfaire les besoins nationaux sans recourir aux importations, a indiqué le directeur des études au ministère de l'Agriculture, Tah Hamouche, lors d'une conférence de presse organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). La production de la saison 2013-2014 permettra de stabiliser les prix de ce tubercule, qui ont augmenté sensiblement durant ces trois dernières semaines, a relevé ce responsable qui a précisé que les besoins nationaux en pomme de terre destinée à la consommation sont estimés à 40 millions de quintaux par an. Dans ce sens, il considère que la baisse de la récolte de cette année aura permis de réguler le marché après l'effondrement des prix durant la saison précédente en raison d'un surplus de production, causant des pertes financières importantes aux agriculteurs. De son côté, le directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes, Benallal Sahraoui, a fait savoir qu'il a été procédé au déstockage de plus de 50.000 tonnes de pomme de terre, depuis le début septembre, et de plus de 100.000 tonnes durant la fête de l'Aïd El Adha. « Ces quantités ont permis de stabiliser les prix notamment au niveau des marchés de gros. » Il a également souligné que quelques jours avant la fête de l'Aïd El Adha, les prix de la pomme de terre sortie de chambres froides oscillaient entre 45 et 55 DA le kilogramme au niveau des marchés de gros contre 38 et 47 DA/kg actuellement, alors que les prix de la pomme de terre fraîche se situent entre 50 et 64 DA/kg. Cependant, en dépit de la disponibilité du produit, les prix de ce tubercule ont dépassé les 100 DA/kg au niveau des commerces de détail du fait que leur nombre ne soit pas suffisant durant la période de cette fête religieuse. « La situation ne suscite pas d'inquiétude car les stocks sont suffisants pour répondre aux besoins jusqu'au mois de novembre prochain, mais l'absence de commerces de détail avant et après les jours de l'Aïd a perturbé le marché en tirant les prix à la hausse », a expliqué Sahraoui qui a noté que cette situation a même amené certains agriculteurs à remettre leur production aux stocks. La fermeture des commerces de détail a aussi influé négativement sur les prix d'autres produits agricoles, a observé Hamouche. Par ailleurs, il a assuré qu'environ deux millions de quintaux de pomme de terre avaient été déstockés depuis début octobre pour stabiliser les prix sur le marché. Pour sa part, le président de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes, Mustapha Achour, a fait part de l'influence des spéculateurs hors des marchés de gros sur les prix des fruits et légumes, notamment de la pomme de terre. C'est dans ce sens que le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, a appelé les pouvoirs publics à réguler les marchés de gros des fruits et légumes et à plafonner les prix des produits agricoles de large consommation.