Le maoussem de la tribu des Ouled Ourièche, à Tlemcen, qui a lieu chaque automne à la même période de l'année, a été organisé près du mausolée du marabout Sidi Tahar, là où se rendait l'émir Abdelkader pour y assister, témoigne-t-on. La population qui a su sauvegarder ce patrimoine culturel a fait montre de manière magistrale ce week-end autour de la fantasia, de jeux traditionnels, de danses et chants du folklore local. Une ambiance auréolée de spectacles animés par des cavaleries venues de plusieurs tribus. Des parades auxquelles sont venues se greffer d'autres activités, celles-là commerciales. Des stands offrent en effet une panoplie d'articles et de produits faits mains à l'image de ces réalisations dans le tissage, le travail du cuir et tout ce qui est artisanal, entre burnous, tapis, selles. Le visiteur peut aussi y trouver des articles plus modernes comme les jouets pour enfants et peut même y faire son marché en achetant légumes et fruits cultivés par les Ouled Ourièche dans leurs vergers. Mais le clou de cette manifestation demeure ces exhibitions des cavaliers qui avec leurs costumes particuliers ont marqué de leur cachet la tribu à laquelle ils appartiennent. Juchés sur leurs selles richement décorées et brodées, ils attendent bien alignés, prêts à partir. Et ce n'est que lorsque le chef donne le signal que les chevaux s'ébranlent, d'un coup de pied au flanc donné par le cavalier. Dans un nuage de poussière, la cavalerie - de 8 à 10 cavaliers - s'élance non sans que le fusil ne soit ajusté de façon à laisser le baroud parler d'une même et seule détonation. De l'autre côté de la parade dénommée dans le jargon local « el Guafla », vient s'immiscer le folklore qui résonne avec bendir et guesba pour entraîner les danseurs d'El Allaoui, aux rythmes effrénés de la percussion, laissant ainsi libre cours à une multitude d'expressions artistiques que guide le chef de la troupe. Ainsi s'annonce et se déroule pendant deux jours le maoussem, célébré tous les ans par les locaux et les étrangers à la contrée. Une fête bien locale ponctuée par le côté spirituel. Puisque le religieux prime avec ses ziaras au maqam, qui devient en cette circonstance le lieu où convergent des dizaines de visiteurs qui y passent des journées et des nuits entières. Pour les clôturer enfin par un hadra au mausolée du marabout Sidi Tahar, avec prières et louanges à Dieu. Rendez-vous à l'automne prochain !