Le premier procureur général femme dans l'histoire de l'Algérie indépendante, Djamila Zigha, a été installée, hier, à Boumerdès sous l'égide de Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux. A l'occasion, Azzedine Sahraoui a occupé aussi officiellement le poste de président de la Cour de Boumerdès. Le ministre a tenu à préciser que ces nominations s'inscrivent dans le cadre du dernier mouvement partiel opéré par le président de la République dans le corps de la justice. « Un mouvement ordinaire effectué, cette fois-ci, avec une particularité imposante qui s'est traduite par la nomination d'une femme en tant que procureur général. Une première dans les annales de la justice algérienne », dira Tayeb Louh. Le ministre de la Justice a saisi l'occasion pour rappeler que ledit mouvement partiel est intervenu au moment où la justice connaît de profondes réformes en vertu de la nouvelle feuille de route du gouvernement, mise en application dans le cadre du programme du président de la République adopté par les deux Chambres du Parlement. Une feuille de route contenant, souligne-t-il, cinq axes majeurs : adaptation et enrichissement du système législatif, modernisation de la justice, formation des magistrats, réalisation de nouvelles structures judiciaires et réforme pénitentiaire. Le rôle des procureurs généraux et des présidents de cour occupe une place prépondérante dans ce processus de réforme, ceci, étant, poursuit le ministre, pour « garantir les droits et les libertés des citoyens, promouvoir les prestations au niveau des structures judiciaires, améliorer la qualité du travail judiciaire dans le civil et le pénal et moderniser les mécanismes de fonctionnement des institutions judiciaires ». La politique pénale subira une évaluation périodique Tayeb Louh a fait savoir dans ce sillage qu'à l'avenir, l'application de la politique pénale sera soumise à une évaluation périodique. « Je nourris un grand espoir en nos magistrats pour veiller au suivi de la politique nationale pénale. De nombreux crimes se sont transformés en phénomènes sociaux. Les délits concernant le terrorisme sont pris en charge par les services de sécurité, mais certains crimes habituels se sont hissés en phénomène et cela perturbe la quiétude des citoyens », indique le ministre de la justice en citant à titre d'exemple « les vols et les agressions au moyen de sabres dans certaines cités ». « Cela n'existait pas avant », dira Tayeb Louh qui promet de combattre sévèrement ces crimes par la force de la loi. Louh a fait savoir que les réformes entreprises par le chef de l'Etat prennent en charge tous ces aspects, soulignant que ces réformes ont pour but « de rétablir la crédibilité du pouvoir judiciaire ». « Le programme du président de la République concernant la consécration d'un Etat de droit est très clair. Un programme auquel je crois profondément. Nous devons nous investir pleinement dans cette œuvre », conclut-il.