Ce mouvement comporte des mutations, de nouvelles nominations et des fins de fonctions En exclusivité pour L'Expression, nous vous offrons l'intégralité du mouvement des magistrats qui a touché 22 cours sur les 40 du pays. «Conformément aux prérogatives qui lui sont conférées par les dispositions de l'article 78-7 de la Constitution et en vertu de l'article 49 de la loi organique portant statut de la magistrature, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a procédé à un mouvement partiel au sein de la Cour suprême et du Conseil d'Etat ainsi que dans le corps des présidents des cours et des procureurs généraux près les cours et des présidents et des commissaires d'Etat près les tribunaux administratifs», a précisé le communiqué diffusé mardi dernier. «Ce mouvement comporte des mutations, de nouvelles nominations et des fins de fonctions», a-t-on ajouté. Quatre jours durant, les commentaires allaient bon train. Pour les initiés, ce mouvement n'a lésé personne, au vu du rendement de chacun. La compétence a prévalu et la loyauté aussi. En exclusivité pour L'Expression, nous vous offrons l'intégralité du mouvement des magistrats qui a touché 22 cours sur les 40 du pays. Quatre mutations, 12 procureurs généraux, 29 magistrats promus dont sept femmes, 13 fins de fonction (quatre commissaires d'Etat et quatre mutés). Des conseillers à la cour, des procureurs généraux-adjoints et des présidents de tribunaux ont été récompensés, 19 femmes font désormais partie de la magistrature aux plus hautes fonctions. Les 23 tribunaux administratifs ont aussi connu des retouches avec 13 fins de fonction pour les présidents, quatre commissaires d'Etat et quatre mutations. Bien sûr, des promotions aussi, il y en a eu...! La grosse artillerie La satisfaction aura été pour les jeunes loups tels Djadi, Laâdjine, Djimane, Belabiod, Hadoud, Hammouche, Sahel Abed-Maâlem, Amrane, Sahraoui, Bouderbala, Abdi Benyounès et autres Dalache... Au siège à El Biar, l'ambiance est conviviale. Nous sommes loin de l'atmosphère «empoisonnée» d'il y a une dizaine d'années où chaque directeur ou sous-directeur avait peur de sa propre ombre. Avec Tayeb Louh, c'est cartes sur table. Il n'y a rien à cacher. Solidement encadré par les Aït Aoudia Rabah Kheniche qui bosse 18 heures, nous affirme-t-on, Belhachem, Madjreb, Saïd belahcène Lakhdari et autres Haddad, Amara, Louh sait qu'il joue avec un avenir appelé à redorer le prestige de la justice et pour cela: «Vive la réforme et à bas l'inertie et le cavalier seul!» Parcourons maintenant le mouvement pour le plaisir de savoir. Les nominations dans la fonction de président de cour ont fait beaucoup d'heureux: Mokhtar Boucherit, président du tribunal d'Oran est nommé à Béjaïa, Lagha Belkacem de Jijel vers Biskra, Mohamed Djimane de Sidi M'hamed Alger à Blida, Abdelouafi Khelifi, conseiller auprès du tribunal administratif de Tam, passe président de cour de Tam, Mohamed Bouderbala, saute du tribunal de Djelfa juste à côté à la cour... de Tébessa. Ahmed Belabiod, conseiller à Oran, rejoint Tlemcen que quitte Mohammed Hammouche pour Relizane, Hamaïdi Senouci, président de chambre de Bel Abbès est désigné à Tiaret. Abd Ben Younès, président de la cour d'Alger en remplacement de Slimane Brahmi appelé à d'autres fonctions, Abdelhamid Ouazan, conseiller à la cour de Constantine en qualité de président de la cour de Djelfa, Haddoud Mohammed dit «Mohand», président de la cour de Sétif où il s'y comporte avec un allant que lui envieraient pas mal de collègues. Saïda reçoit Lakhdar Benahmed qui vient de l'inspection générale alors que Skikda reçoit Abdeljalil Bouaziz, jusque-là inspecteur au ministère de la Justice, Salah Ayachi quitte Mascara pour Annaba à la place de Rachid Mezhoud, promu au Val d'Hydra, Abdelhakim Dalache est désormais à Constantine venant de Tébessa. Chafia Maâlem-Abed, l'admirable présidente du tribunal criminel d'Oran, a été promu à Mosta. Franchement, le pénal d'Oran vient de perdre la grosse artillerie en matière de tenue d'audiences criminelles, correctionnelles et même civiles. Mohammed Nedjar passe de Relizane à Mascara, Nasredine Amrane, de Tiaret où il était président de chambre passe à la tête de la cour de Bordj Bou Arréridj, que quitte Messaoud Kraoua. Azzedine Sahraoui du tribunal de Aïn Témouchent est président près de la cour de Boumerdès. Parmi les présidents de cours dont la fonction a cessé, plusieurs peuvent être appelés à d'autres fonctions où leurs expériences et capital d'estime récolte durant des décennies sont appréciés. Pour les procureurs généraux, signalons que 14 n'ont pas bougé de leurs postes car ayant donné une grosse satisfaction. Nommons-en quelques-uns: Mohammed Hamadou de Béjaïa, Bey Ben Ali à Tlemcen, Mohammed Abdelli, l'inflexible PG, fait du bon boulot à Constantine. Abderahmane Lazizi entre dans sa 20e année d'exercice entre Tizi et Boumerdès, qui a longtemps dépendu de... Tizi. Sur les partants, quelques figures ayant été promues, il y a quelques années judiciaires, ne sont nullement regrettées. «Bon débarras!» s'est exclamée une magistrate qui a été brimée par un procureur général qui ne sévira plus contre les femmes. Il y a même un président de cour qui suivait un dossier entre les mains de magistrats d'une autre cour! Oui, c'est la triste réalité. Saluons les promus dont les femmes: Fatima Zohra, Nadia, Nassima, Farida, Fatiha, Mokhtaria, Djamila, Hadjer, Zoubida, au sein des cours, parquets généraux et tribunal administratif. Dans moins d'une semaine, tous les responsables seront installés. La coutume veut que le ministre de la Justice, garde des Sceaux et ses proches collaborateurs président les cérémonies d'installation. Ça a un goût particulier où la solennité et l'émotion viennent se fondre dans la joie et le bonheur des heureux lauréats qui ne perdent rien pour attendre, car avec Louh ou «ça marche ou ça s'en va»... pour ne pas écrire «ça casse»! Félicitations juges, procureurs et juges de «l'administratif». Lakhdar Moussi de Maghnia à la cour d'Adrar. Chlef a son nouveau procureur général et il vient de Saïda où il exerçait la même fonction. Rabah Sagaâ de Tam saute à Oum El Bouaghi, Brahim Kherrabi, le légendaire magistrat de la Mitidja est nommé dans la capitale des Aurès où il aura à mesurer son sang-froid avec celui - très bouillonnant - des justiciables chaouis qui adorent la vraie justice, celle que Tayeb Louh louvoie, louvoie, louvoie. Des promus et des virés Depuis Illizi, Abdelkader Belatra a plié bagages pour la reine des Zibans (Biskra). Le formidable Zouaoui Laâdjine, ce fils de martyr qui a roulé sa bosse de l'ouest à l'est de Blida en passant par El Harrach, Alger et El Biar où il a brillamment occupé une sous-direction plutôt cool, est nommé à Blida d'où est parti Boumediene Bacha, appelé à d'autres fonctions, peut-être pas aussi ardues que celles de la ville des Roses. Mohamed Zouggar, celui qui fit du bébé «cour de Tipasa», un véritable bijou où justiciables, avocats, magistrats et partenaires de la justice s'étaient retrouvés en neuf mois plein d'actions utiles, a permuté avec Leghrissi Kebir à Bouira. Notons que Zouggar a «fait» six cours et donc son capital expérience, honnêteté, travail sérieux mériteraient mieux la prochaine fois. Mais Mohamed Zouggar connaît très bien les rouages de la magistrature pour pouvoir protester un tant soit peu. L'ancien adjoint du sympathique Hamadou, le procureur général de Béjaïa, maintenu, Mourad Khelfoune prend les rênes du parquet général de Tam et croyez-nous, Tam est une... promo. Au moins sur le plan de la discipline, c'est bon! Benabdallah Mohammed Ben Lakhdar de Guelma rejoint la lointaine Djelfa, en laissant derrière lui la douce et digne collègue Zoubida Charafeddine, maintenue pour son boulot sérieux et discret en attendant des jours meilleurs pour le Conseil supérieur de la magistrature qui doit se réunir incessamment en vue de statuer sur les dossiers de «mises de fin de fonctions». Abdelhamid Rouini de la vallée du M'zab rejoint Aïn El Fouara pour assister (peut-être) au sacre africain de l'Aigle noir et surtout prêter main forte à l'agréable Mohamed Haddoud, le président maintenu à la grande joie des puristes en matière de gestion quotidienne... Farès Abdelkader de Médéa, c'est la steppe où Saïda l'attend pour une oeuvre noble. Mokhtar Mahida va quitter les «Mille Coupoles» pour la «cité du 20-Août», la belle Skikda. Djelloul-Lahcène Ahmed n'aura pas beaucoup de bornes à dépasser de Chlef à Sidi Bel Abbès que Hadj Hamid Sahel a laissé avec une affection particulière au bénéfice de Relizane où Sidi Mohamed Benaouda l'attend de pied ferme, lui le sérieux parquetier loyal... Khebizi Saci va devoir rêver car la «Coquette» est une cour agréable et donc gérable à condition que la réserve soit de mise. Ce qui changera un peu cet ancien inspecteur général, une tâche rude, fastidieuse et ingrate. Abdelkrim Djadi est ce magistrat longtemps marginalisé avec un poste qu'il dominait de la tête et des épaules, a enfin mérité une promotion venue à temps car Abdelkrim n'est plus ce fougueux et sensible parquetier que nous avions connu, côtoyé et estimé à sa juste valeur procureur général près la cour de Guelma, cette ville où feu Houari Boumediene y était élevé très brillant au primaire, n'est pas donné à n'importe qui. En outre, à Guelma, la cour est présidée de main de maître par l'inusable magistrate qui est arrivée au sommet par la seule grâce de sa volonté, son dévouement, sa loyauté et son dynamisme à toute épreuve. Bonne chance Djadi et Charafeddine Zoubida qui a fait du chemin et son maintien n'est que... justice! Moussa Otmane de Skikda rejoint Médéa. Du littoral à la montagne, il fallait y penser! Mohamed Amine Mellah, ex-procureur adjoint d'Oran, monte à Mostaganem aux côtés de l'excellente Abed Chafia Maâlem, la présidente. M'hamed Bekhlif s'en va à Oran et Djemaï Fermati, ancien PGA de Guelma va exercer au fin fond de notre vaste et beau Sahara d'Illizi. Un coin où l'oasis est reine Abdelkader Chalal de Mascara est nommé dans l'antique «Thevest» que Mehdi Mouhoub quitte la conscience tranquille et la tête haute pour... probablement la Cour suprême où il peut rendre d'énormes services sur le terrain du droit. Mohamed Hadj Henni rejoint depuis Sidi Bel Abbès et son tribunal, la cour des Bibans. Bordj vaut bien un sacrifice, gars de l'Ouest! Djamila Zigha descend sur Boumerdès laissant derrière elle la chambre d'accusation d'Alger. Elle sera probablement installée par Tayeb Louh, car, depuis qu'il est arrivé en septembre 2013, le genre féminin se voit être récompensé et pour cause, la première bâtonnière Ouafya Sidhoume de Bouira en sait quelque chose... Toufik Bahlouli a plié bagage de El Milia pour El Oued, un coin où l'Oasis est reine. Les nominations aux tribunaux administratifs et commissaires sont au nombre de 14 et neuf. Sur les 37 tribunaux, 23 promotions donc. Fatiha Belkacem est à Chlef, Salah Yousfi (Batna), Aïssa Hamdane (Béjaïa), Nouar Ayache (Biskra), Farida Slimani (Blida), Nassima Oudaïnia (Bouira), El Hadj Damen (Tam), Med Derfouf (Saïda), Nadia Nenouche (Sétif), Mokhtaria Ghenim (Sidi Bel Abbès) Chibane Bakir Ziadi (Guelma), Sad Chemloul Med à Médéa venant de l'ex-Cirta où il était au poste de commissaire d'Etat. Fatima Zohra Laouche épouse Bezzi à Boumerdès. Elle vient de Bouira où elle était commissaire d'Etat. Mohamed Fellouh à Relizane, venant de Tlemcen. Les neuf commissaires d'Etat sont: Salah Belaez (et non Belaïz) à Batna, Zahra Mostefa à Béjaïa, venant de Bouira, Tayeb Belmekhfi à Béchar, Ouadah Benabdellah à Bouira, Fassi Nasser (Tam), Sebti Sellam de Guelma à Constantine. Abderahimi Benhamida (Médéa), Kouider Mesghouni (Illizi) et ses splendeurs touristiques, Mohamed Mahrez à Relizane, venant d'El Bahia. Il reste maintenant le problème de la limite d'âge de certains magistrats qui retardent la marche de l'appareil judiciaire surtout que les jeunes sont à la porte d'entrée prêts à la relève. Une relève qui n'a besoin que de... patience. Une chose est certaine, même si le mouvement ne frise pas la perfection, la majorité des initiés est satisfaite surtout que les responsables qui «déléguaient» leurs prérogatives aux... greffiers, voire la police judiciaire ne font plus partie du décor. Nous vous avions annoncé déjà que Tayeb Louh savait où il mettait les pieds et qu'il allait placer ou... renvoyer.