Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé, hier, que des réformes profondes seront menées afin d'assurer une meilleure lutte contre la criminalité et la violence sous toutes ses formes. S'exprimant à l'occasion de l'installation de Mme Djamila Zigha et Sahraoui Azzedine, respectivement procureur général et président de la cour de Boumerdès, le ministre a souligné que la politique pénale nationale connaîtra une réforme et une réévaluation profonde pour identifier les carences et les insuffisances permettant d'apporter les corrections nécessaires visant à contribuer à l'élaboration d'une politique pénale nationale capable de lutter efficacement contre la criminalité et les nouveaux phénomènes de violence. "La politique pénale nationale sera désormais évaluée et adaptée par rapport aux nouveaux phénomènes de violence et de criminalité qui ont pris naissance dans plusieurs endroits du pays", a expliqué le ministre. Et d'ajouter : "Nous devons élaborer une politique pénale nationale qui garantisse l'exercice des libertés individuelles et collectives et qui défende les droits fondamentaux des citoyens pour permettre d'instaurer la sécurité et la sérénité dans la société." M. Louh a évoqué les nouveaux phénomènes de violence qui commencent à prendre de l'ampleur, citant l'exemple des vols et des agressions à l'aide de sabres constatés dans certains quartiers. "Les actes terroristes sont pris en charge par toutes les institutions du pays mais nous devons adapter les textes juridiques pour lutter efficacement contre ces nouveaux phénomènes de violence", a-t-il souligné. Le ministre, qui n'a pas cité d'autres phénomènes de violence comme le rapt d'enfants ou la violence dans les stades, a affirmé que l'évaluation des magistrats ne se fera plus sur la base des chiffres relatifs aux affaires jugées mais sur la qualité du travail et la qualité des jugements prononcés. Des réunions seront organisées prochainement pour entamer cette réforme et qui ne concernent pas uniquement les juges, a-t-il précisé. "Il faut admettre que les juges ont besoin de travailler dans de meilleures conditions qui permettent d'instaurer une justice performante, efficace, juste, équitable." Le ministre a également insisté sur la formation des juges et des magistrats, une formation devenue indispensable pour mieux répondre aux exigences des justiciables et pour atteindre les objectifs fixés, ajoutant que sa vision sur la justice qu'il a toujours défendue depuis des années cadre parfaitement avec les réformes initiées par le président de la République visant à instaurer un Etat de droit. Le ministre a salué la nomination de Mme Djamila Zigha en sa qualité de procureur général, une première en Algérie. La nouvelle procureur qui comptabilise 26 ans d'expérience dans la justice a exercé comme présidente des deux chambres d'accusation de la cour d'Alger, chambre ordinaire et du pôle spécialisé. M. T./N. Z.