Au premier jour de sa visite, jeudi passé, c'est d'abord le Musée d'Ifri, dans la commune d'Ouzellaguen, qui a accueilli l'illustre invité et sa délégation, accompagnés des autorités locales. Haut lieu de la Révolution de 1954, Ifri a accueilli le fameux congrès de la Soummam. Le ministre a, pour l'occasion, annoncé qu'un montage financier de 3 milliards de centimes sera mis en place pour le réaménagement du musée. La seconde halte de Tayeb Zitouni a été consacrée au Musée des moudjahidine de Bejaïa, recommandant à ses responsables d'en faire un espace ouvert aux chercheurs, étudiants et associations pour élaborer leurs travaux, avant de consacrer une visite au Centre des archives de la wilaya. Dans l'après-midi, direction est prise vers Aokas qui abritait, durant l'époque coloniale, un centre de torture, la ferme Tourneu ou Torno, où le ministre a écouté le témoignage vivant d'un rescapé de ce sinistre lieu. Dans une déclaration à la presse, Tayeb Zitouni a indiqué qu'un programme de préservation des vestiges historiques sera lancé pour rester un message à la jeunesse algérienne afin qu'elle sache que ses aînés ont été des héros et qu'ils se sont sacrifiés pour que les générations actuelles vivent dans la paix, la sécurité et le confort de la modernité. Il a mis en exergue le rôle de la wilaya de Bejaïa en la qualifiant de « mère de la Révolution », précisant que toutes les régions du pays ont concouru à l'effort de libération. Il a insisté également pour que les structures muséales qui ont été réalisées soient fréquentées par les universitaires et le public en général afin que le lien historique entre les générations ne soit pas rompu. L'histoire, dira-t-il, sera écrite et transmise jusqu'à ce que la France reconnaisse que les crimes commis en Algérie et contre les Algériens est impardonnable. « Nous continuerons à faire des colloques, des rencontres autour de la torture et des crimes commis jusqu'à ce que vienne une génération en France qui regrettera ces actes et s'en excusera d'elle-même, et ce jour-là, nous n'accepterons pas ce repentir ». Après s'être rendu au lieudit Achrit, où une plaque commémore le souvenir des moudjahidine assassinés le même jour à l'endroit même, Tayeb Zitouni a inspecté à Souk El Tenine le projet de réalisation d'un centre de repos en construction pour les moudjahidine. Inscrit en 2010, le projet avait été doté d'une enveloppe financière de 345 millions de dinars. Ce centre, outre la restauration et les structures d'hébergement composées de 60 suites pour 120 lits, en sus du bloc administratif, comporte une unité de soins pour les patients avec piscine couverte. Durant la journée d'hier, délégation ministérielle et autorités locales ont assisté au niveau du Monument du chahid de Béjaïa à la levée de l'emblème national et se sont recueillies à la mémoire des martyrs, avant que le ministre ne prenne part à une conférence historique au campus universitaire Aboudaou sur les évènements du 17 Octobre 1961.