La visite officielle de deux jours qu'a effectuée, ce week-end, le ministre des Moudjahidine,Tayeb Zitouni, dans la wilaya de Béjaïa, à l'occasion de la célébration du 53e anniversaire des événements du 17 Octobre 1961, a été émaillée par un incident qui a sérieusement perturbé le déroulement de la conférence-débat organisée pour la circonstance, à l'auditorium du campus Aboudaou. En effet, après les interventions du ministre des Moudjahidine et du secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, qui sont revenus sur les circonstances du massacre du 17 Octobre 1961, à Paris, l'ancien secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), Tayeb Houari, a été empêché de prendre la parole par un groupe de fils de chouhada, dont des militants de l'Onec issus des wilayas de Béjaïa et de Bouira, qui étaient présents dans la salle de conférences. Le responsable déchu de l'Onec a été empêché d'intervenir et de parler au nom de l'organisation, en présence du ministre Tayeb Zitouni, de Saïd Abadou, des représentants des autorités de la wilaya de Béjaïa ainsi que d'une assistance nombreuse. Ainsi, le député FLN, Tayeb Houari, a essuyé un revers cinglant lors de cette journée commémorative à laquelle ont pris part plusieurs membres de la famille révolutionnaire de la région. "Tayeb Houari est déclaré persona non grata à l'Onec. Il doit savoir que les enfants de cette wilaya ne vont jamais lui pardonner sa décision d'appeler au boycott des festivités commémoratives du 55e anniversaire de la tenue du congrès de la Soummam à Ifri-Ouzellaguen. En outre, qu'a-t-il fait de bien pour l'Onec ou ses membres durant ses trois mandats au secrétariat général de l'organisation ?" fulmine, dans la salle de conférences, Rachid Bedjaoui, fils de chahid de la commune d'Ouzellaguen qui vient d'être nommé à la tête de l'Onec de Béjaïa par le secrétariat national de la même organisation. Par ailleurs, il est à noter que lors de son intervention à la faveur de la conférence d'hier, le ministre des Moudjahidine a tenu à rappeler à l'assistance que "la police française avait commis des massacres parmi les manifestants algériens qui sont sortis dans les rues parisiennes, le 17 octobre 1961. C'était une répression raciste d'une manifestation pacifique, planifiée par le préfet de police de la Seine de l'époque, Maurice Papon, et soutenue par le Premier ministre, Michel Debré, hostile aux négociations d'Evian avec le FLN algérien". Pour sa part, le secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou, a réitéré la demande de pardon formulée par l'Algérie à l'Etat français, arguant que "l'Allemagne a officiellement demandé des excuses au peuple français pour ses crimes de guerre". Enfin, il convient de signaler que la délégation officielle conduite par Tayeb Zitouni a eu à visiter certains monuments historiques de la région, dont le lieu de la tenue du Congrès de la Soummam, à Ifri, sur les hauteurs de la commune d'Ouzellaguen.