La troisième phase du dialogue intermalien reprendra, aujourd'hui, à Alger. Elle réunira les représentants du gouvernement malien et les six mouvements signataires de la Déclaration d'Alger (Mouvement arabe de l'Azawad, Coordination pour le peuple de l'Azawad, Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance, Mouvement national de libération de l'Azawad, Haut conseil pour l'unité de l'Azawad, Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). C'est le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui l'a annoncé, hier, à la résidence El Mithaq à l'ouverture d'une réunion à huis clos des responsables de la médiation (ONU, UA, UE, Cédéao...). Hervé Ladsous, SG adjoint à l'ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, n'a pas tari d'éloges sur le rôle de « facilitateur » que joue l'Algérie dans ce processus intermalien. « Certaines choses peuvent être affinées, éclairées. Des précisions et garanties doivent être apportées à certaines zones d'ombre », dit-il avant de s'adresser aux deux parties maliennes présentes à Alger. Au gouvernement malien, il demande de « marquer son engagement par des actes concrets s'il veut réellement effacer des dizaines d'années de méfiance et de manque de confiance ». Aux groupes armés, il dira que la Minusma qui a perdu déjà 33 hommes ne peut plus tolérer la perte d'un des siens. Selon certaines sources proches du dossier, les deux parties plancheront dès aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi sur deux plans de sortie de crise : les « propositions » de Bamako qui s'articulent sur une « réorganisation régionale » et celles des groupes armés exigeant l'instauration d'un fédéralisme, avec un Etat au Nord qui conduirait la politique économique, culturelle et sécuritaire. « Nous sommes là pour rapprocher les deux points de vue dans un esprit de compromis afin de conclure un accord de paix », nous confie un diplomate. La deuxième phase du dialogue inclusif intermalien s'était ouverte le 1er septembre à Alger avec la participation notamment des délégations du gouvernement malien et celles des six mouvements politico-militaires signataires de la feuille de route ainsi que des représentants de la société civile. La phase initiale du dialogue qui a eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger a été couronnée par la signature de deux documents comportant « la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger » et une « déclaration de cessation des hostilités » entre le gouvernement du Mali et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays.