Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Italie demandent aux forces du général Khlifa Haftar appuyées par l'armée régulière et ainsi qu'à Fajr libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes dont Ansar Acharia qui se disputent le pouvoir à Tripoli et Benghazi, de mettre « fin immédiatement » aux hostilités qui ont provoqué en quelques jours des dizaines de morts. « Il n'y pas de solution militaire à la crise libyenne », leur disent-ils pressant les deux parties de « coopérer » avec Bernardino Leon, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU qui a lancé le 29 septembre à Ghadamès, un « processus de paix ». Les cinq pays, qui sont « particulièrement consternés » par le non-respect de leurs appels au cessez-le-feu, laissent entendre au général Haftar que son offensive militaire pour reprendre Benghazi est vouée à l'échec. « Seules les forces armées nationales fidèles à un commandement unique pourront venir à bout des milices terroristes », lui disent-ils avant de s'en prendre à Ansar Acharia qui représente, selon eux, une menace pour la liberté acquise par les Libyens au prix du sang et de menacer de « sanctions sévères », en vertu de la résolution du Conseil de sécurité 2174, tous ceux qui représentent une menace pour la paix, la stabilité ou la sécurité du pays ou sapent le processus politique. Quelles sanctions ? Les cinq gouvernements, qui ont déjà signé plusieurs fois un communiqué commun sur cette crise, ne le précisent pas. « Le dur combat de la Libye pour sa liberté est menacé si des groupes terroristes libyens et internationaux se servent de la Libye comme d'un refuge », soulignent-ils. Haftar sous l'autorité de l'état « Les opérations lancées contre les milices armées hors-la-loi à l'ouest de Tripoli et à Benghazi sont placées sous le commandement de l'état-major, du gouvernement et du Parlement qui veut reconquérir ces deux villes », déclare Abdallah al-Theni, le chef du gouvernement libyen qui n'a pas pu, comme ses prédécesseurs depuis la chute en octobre 2011 du régime Kadhafi, monter une armée régulière professionnelle et à asseoir son autorité sur les milices, notamment islamistes, qui font la loi dans le pays. Comme le Parlement qui a été élu le 25 juin, son cabinet a fui à Tobrouk, dans l'est du pays, pour échapper aux milices qui ont pris le contrôle de Tripoli, fin août. Parallèlement à l'offensive lancée par Haftar, les milices de Zenten, placées elles aussi sous le commandement de l'état-major, mènent, avec leurs alliés, une contre-offensive dans les régions de Kekla et Al-Kalaa. Objectif : reprendre Tripoli à Fajr Libya, ce « bras armé de l'islam politique » qui n'a pas accepté, selon Al-Theni, le résultat des urnes lors des législatives de juin. « Les islamistes sont les bienvenus pour participer à l'édification d'un Etat démocratique. Mais ils doivent accepter les choix du peuple libyen », dit-il. L'Etat libyen qui veut « combattre les groupes terroristes, dont Ansar Acharia qui veulent transformer Benghazi en un émirat islamique », demande à la communauté internationale, qui s'est mobilisée pour accélérer la chute du régime Kadhafi mais « qui n'a joué aucun rôle dans la reconstruction de l'Etat » post-révolte, un « appui logistique et en armes ».