Les affrontements armés, opposant les milices entre elles et les milices à l'armée régulière ont fait entre samedi et hier plus d'une trentaine de morts à Benghazi et autour de Tripoli, ont rapporté les médias libyens, citant des sources militaires, tribales et hospitalières. Dans l'est du pays, la guerre que livrent les terroristes d'Ansar al-Charia aux partisans du général dissident Khalifa Haftar et à l'armée régulière a rallongé la liste des morts et des blessés, selon Libyens.net. Citant des sources proches du commandement de Haftar et de l'armée libyenne, cette agence de presse a fait état de la mort d'une dizaine de soldats lors d'une vaste attaque terroriste sur les positions occupées par les partisans de Haftar et ses alliés, dans plusieurs quartiers de Benghazi. Les combats ont également fait sept morts autour de l'aéroport de cette ville, où siège le nouveau gouvernement du Premier ministre Abdellah al-Theni en raison de l'insécurité à Tripoli. Cette dernière est le théâtre de nouvelles violences meurtrières, opposant les milices islamistes conduites par Fajr Libya aux milices pro-laïques dominées par les Zenten. Pis, les combats se sont étendus loin de la capitale libyenne, plus exactement vers le sud-ouest où les miliciens de Fajr Libya cherchent à prendre le contrôle sur davantage de villes pour asseoir leur pouvoir, ayant refusé toute proposition de négociations de paix avec le gouvernement actuel. Ainsi, au moins 21 personnes ont été tuées et plus de 60 autres blessées dans des affrontements tribaux à l'ouest de Tripoli, selon une source de l'hôpital de Gharyan, où les victimes sont transférées depuis samedi. Citée par l'agence libyenne Lana, cette source n'a pas précisé s'il s'agissait de civils ou de miliciens. Selon des témoins, des milices de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) ont lancé samedi une attaque sur la ville voisine de Kekla, qui soutient leurs rivaux de Fajr Libya. Coalition hétéroclite de milices, notamment islamistes, et de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), Fajr Libya avait chassé les Zentanis de Tripoli en août, à l'issue de plusieurs semaines de combats meurtriers. Les milices de Zenten contrôlaient alors une grande partie de la capitale, dont l'aéroport international. Après Tripoli, Fajr Libya a élargi ses opérations militaires à l'ouest de la capitale, dans la région de Ouercheffana, alliée des Zentanis et accusée d'abriter des fidèles de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, déchu en 2011. Des combats quasi-quotidiens opposent les deux camps rivaux, malgré l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu. Lors d'une visite surprise samedi à Tripoli, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a appelé à l'arrêt des combats en Libye pour ouvrir un dialogue politique destiné à mettre fin à l'anarchie institutionnelle et aux violences ravageant le pays depuis trois ans. «Soyons clairs : sans un arrêt immédiat des affrontements violents et sans le rétablissement d'une paix durable, prospérité et vie meilleure seront un rêve lointain», avait notamment dit M. Ban. Depuis la chute de Kadhafi en 2011 à l'issue d'un conflit de huit mois, les différentes milices l'ayant combattu font la loi dans un pays plongé dans le chaos où deux Parlements et deux gouvernements se disputent la légitimité politique. L. M./Agences Le procès de Seïf al-Islam Kadhafi reporté Le procès du fils aîné de Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, accusé de crimes contre la sécurité nationale, a été reporté au 2 novembre, a annoncé à RIA Novosti un porte-parole du tribunal. «Le tribunal a reporté le procès, compte tenu des conditions dans lesquelles se trouve le pays», a expliqué le porte-parole du tribunal de la ville libyenne de Zenten (nord-ouest). La Cour pénale internationale a affirmé fin mai que la Libye n'était pas prête à juger le fils du leader évincé, exigeant son transfert à La Haye. L'avocat de Seïf al-Islam Kadhafi a fait savoir que son client risquait la peine de mort si son procès avait lieu en Libye. Seïf al-Islam Kadhafi a été arrêté en novembre 2011 par les nouvelles autorités libyennes après avoir tenté de franchir la frontière avec le Niger.