Le ministre de la Communication, Hamid Grine, qui se trouve en visite à Oran, a rappelé les chantiers auxquels s'attelle son secteur. Et les enjeux qui y sont liés. La professionnalisation de la presse y revient avec insistance. Elle semble même faire figure de cheval de bataille dans la hiérarchie du programme d'action. Pour rendre possible « le cercle vertueux », qui suppose qu'un ensemble de causes à effet améliore le système entier. A l'opposé du cercle vicieux. « Aucun jet de pierre ne pourrait m'arrêter dans cette démarche », a-t-il dit pour souligner sa conviction que le secteur a tout à gagner à s'arrimer aux normes qui consacrent la professionnalisation. Et professionnaliser le métier de journaliste, ce n'est pas seulement dispenser une information sourcée et recoupée, ce qui en est le b.a.-ba, « mais également à avoir une éthique et une déontologie ». Dans cette perspective, Grine a estimé que les journalistes doivent opter pour « un changement dans l'exercice de leur métier, sinon, notre projet n'aura aucune incidence et aucun impact sur le terrain ». C'est ce que doit, notamment, inspirer la série de conférences publiques organisées à l'attention de la corporation. Deux sessions de formation ont été organisées à Alger, auxquelles ont pris part respectivement Rachid Arhab, ex-membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel français, et Pierre Péan, le journaliste d'investigation. Deux autres rencontres sont programmées, l'une à Ouargla et l'autre à Constantine. Ignorée par les éditeurs de journaux, la formation est pourtant prévue par la loi qui oblige les entreprises de presse à lui consacrer 1% de leur chiffre d'affaires. « La loi oblige les journaux à consacrer un pour cent de leur chiffre d'affaires à la formation. L'Etat ne peut pas tout faire en matière de formation. Mais avant tout, il faut que les directeurs des journaux mettent la main à la poche, un devoir de citoyen, en consacrant 1% de leur chiffre d'affaires à la formation de leurs éléments et à l'investissement dans l'outil de production », a rappelé, à juste titre, le ministre de la Communication. Une tendance devant être confortée par la mise en place des organes de régulation prévus par la loi. Si l'audiovisuel s'est déjà doté de son entité de régulation dont le président est Miloud Chorfi, la presse écrite attend la sienne ainsi que le conseil de l'éthique entièrement composé de journalistes devant être élus par leurs pairs. L'identification en cours des journalistes professionnels via l'établissement de la carte de professionnel permettra de déterminer le collège électoral. La commission en charge de la délivrance de ce document a reçu quelque 950 dossiers. Et les premières cartes professionnelles seront remises demain. « L'établissement de cette carte est une grande victoire pour nous », s'est félicité Hamid Grine. Et d'ajouter que cette carte, outre qu'elle facilite l'accès aux sources d'information, permettra aux journalistes professionnels de désigner les membres de la commission permanente chargée de l'établissement de la carte nationale de journaliste professionnel, ceux du conseil de l'éthique composé exclusivement de journalistes et de l'autorité de régulation de la presse écrite.