Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et son rival, le chef rebelle, Riek Machar, ont reconnu lundi leur responsabilité collective dans la guerre de dix mois qui a coûté la vie à des milliers de leurs concitoyens, selon un accord signé à Arusha, dans le nord-est de la Tanzanie. « Les parties reconnaissent leur responsabilité collective dans la crise au Soudan du Sud qui a entraîné la mort de beaucoup de personnes et détruit beaucoup de biens », déclarent les deux dirigeants, reçus par le président tanzanien Jakaya Kikwete. C'est la première fois que les deux rivaux se rencontraient depuis la signature d'un cessez-le-feu en août en Ethiopie qui n'avait pas été respecté, comme les trois précédents accords. Les deux dirigeants ont décidé la réunification des factions au sein du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, au pouvoir), qui avait mené la lutte pour l'indépendance contre Khartoum. « Un SPLM divisé va automatiquement fragmenter le pays sur des bases ethniques et régionales », dit l'accord, qui appelle « à un dialogue franc et honnête qui mette l'intérêt du peuple et de la nation au-dessus de tout ». « Il n'y a pas de raison que notre peuple souffre de nouveau après l'indépendance », a ajouté le président Kiir. « Nous devons faire de notre mieux pour que ce processus arrive à son terme », a déclaré Riek Machar. Les pourparlers entre les belligérants sud-soudanais, qui se déroulaient sans véritable avancée depuis janvier à Addis Abeba sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine assurant la médiation, ont été à nouveau ajournés début octobre, après plusieurs précédentes interruptions. Ce nouvel accord intervient alors qu'au Soudan, le chef de l'Etat, Omar El-Béchir a été réélu hier chef du Parti du congrès et sera donc candidat à sa réélection en 2015, a annoncé son conseiller, Ibrahim Ghandour. M. El-Béchir est arrivé au pouvoir en 1989.