« La région méditerranéenne, dont la sécurité est indissociable du règlement de la crise au Sahel, fait face à des menaces multiples mais celles liées au terrorisme international et ses connexions avec le crime organisé transnational prennent place parmi les plus sérieuses », indique, à la clôture de la célébration de ce 20e anniversaire, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. La solution ? « Plus de vigilance, une réponse cohérente et une riposte collective fondées sur le dialogue », estime Lamamra. « Notre pays, qui se trouve dans le voisinage immédiat de ces menaces, se doit de défendre ses intérêts dans le cadre de la sécurité collective et sans interférences dans les affaires internes des autres pays », dit-il, avant de citer l'exemple de la crise malienne. « Ce que l'Algérie fait pour la région du Sahel et à l'égard de la Libye sœur pour arriver à une solution durable, nous le faisons pour nous-mêmes, en tant que pays voisin, et nous le faisons ensuite pour toute la communauté internationale », explique-t-il, tout en se réjouissant du partenariat de l'Algérie qui se « veut exportatrice de sécurité et de stabilité » et de l'Otan dans le cadre du Dialogue méditerranéen de l'Alliance. Selon Lamamra, « les visites effectuées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au siège de l'Otan, en 2001 et 2002, ont tracé les contours et envisagé les relations bilatérales étroites dans le cadre du respect mutuel ». Par ailleurs, rappelle-t-il, l'Algérie a joué un rôle « pionnier » à Helsinki, au début du dialogue Est-Ouest sous l'impulsion du président Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères. « Elle a plaidé avec persévérance pour la prise en charge de la dimension méditerranéenne pour la sécurité en Europe », soutient-il, avant de revenir sur les raisons de l'adhésion de l'Algérie au Dialogue méditerranéen de l'Otan en mars 2000 : contribuer d'une manière « effective » et « constructive » à tout ce qui est de nature à l'avènement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans l'espace méditerranéen. Le secrétaire général adjoint pour les Affaires politiques et la Politique de sécurité de l'Otan, l'ambassadeur Thrasyvoulos Terry Stamatopoulos, a exprimén, en marge de la rencontre, « sa reconnaissance à la contribution accrue de l'Algérie ». « Je reconnais le rôle important et la contribution de l'Algérie dans le cadre multilatéral du Dialogue méditerranéen de l'Otan », affirme l'ambassadeur, souhaitant voir les relations de l'Alliance avec l'Algérie se hisser à un niveau supérieur. Le directeur de la coopération avec l'Union européenne et les institutions européennes au ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, s'est lui aussi félicité de la conclusion de l'IPCP (Programme individuel de partenariat et de coopération) entre l'Otan et l'Algérie. Précision de Mokrani : « L'Algérie participe aussi au volet multilatéral du Groupe consultatif de la politique atlantique (Apag). Elle sera présente à la rencontre du groupe prévue les 10 et 11 novembre à Athènes. » Le chargé des Affaires politiques de l'Otan, Rolf Schwarz, a fait remarquer que « l'Algérie illustre parfaitement la politique de partenariat et de coopération avec l'Otan », l'Alliance qui privilégie, selon lui, la prévention à l'intervention mais qui « ne fuit pas sa mission de gestion des crises ». Le Dr Schwarz a, toutefois, reconnu que le concept de la protection des civils, par lequel l'Otan a justifié son intervention en Libye, reste « limité » et que le Dialogue méditerranéen reste un cadre idéal pour mener le dialogue.