Le siège du ministère des Affaires étrangères a abrité les célébrations du 20e anniversaire du Dialogue méditerranéen de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) en présence de parlementaires, de représentants du corps diplomatique, d'officiers des services de sécurité et d'universitaires. Ce dialogue, pour rappel, a été initié en 1994. L'adhésion de l'Algérie à ce dialogue méditerranéen a eu lieu en mars 2000. Organisé par l'Institut diplomatique et des relations internationales (Idri) et l'Institut militaire de documentation, d'évaluation et de prospective, cet événement a donné lieu à de nombreuses conférences articulées sur le thème du Dialogue méditerranéen et des défis actuels auxquels les pays adhérents à ce dialogue doivent faire face. Pour le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Abdelhamid Senouci-Briksi, il est important de vulgariser le dialogue méditerranéen de l'Otan, le porter à la connaissance du grand public, "en toute transparence", avant de reconnaître que ce dialogue, en 20 ans d'existence, "a gagné en maturité et en substance". De son côté, l'ambassadeur Thrasyvoulos Terry Stamatopoulos, secrétaire général adjoint pour les affaires politiques et la politique de sécurité de l'Otan, a exprimé sa "reconnaissance" à la "contribution accrue" de l'Algérie au sein du Dialogue méditerranéen de l'Alliance atlantique. Abordant la question des Printemps arabes, il dira que ces derniers étaient porteurs de grands espoirs et de nombreux défis. Tout en martelant que l'Alliance n'interfère pas dans les affaires internes des pays et qu'elle apporte son soutien aux aspirations des populations, il dira que certains pays traversés par le Printemps arabe sont devenus des sanctuaires de l'extrémisme et du terrorisme qui exportent, à présent, l'instabilité. Il citera particulièrement l'organisation de l'Etat islamique (Daech). Et de conclure que ces bouleversements devraient façonner la région pour les années à venir. De son côté, Ali Mokrani, le directeur de la coopération avec l'Union européenne et les institutions européennes, a rappelé que le lancement du Dialogue méditerranéen de l'Otan est intervenu au lendemain de la fin de la guerre froide, mais aussi du processus de Barcelone, suivi de la conférence de Madrid, sur le Proche-Orient. Pour lui, le dialogue avec l'Otan est complémentaire au dialogue avec l'OSCE, l'UE et l'UPM. Pour sa part, Rolf Shwartz, chargé des affaires politiques à la division des affaires politiques et de sécurité de l'Otan, a estimé que les Printemps arabes ont fait naître un phénomène stratégique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Si les choses se sont déroulées plus ou moins bien dans certains pays, ce ne fut pas le cas pour d'autres, notamment la Syrie, l'Irak, la Libye ou le Yémen, où, fera-t-il remarquer, il existe des "Etats fragiles à proximité de l'Europe", avec tous les dangers que constitue l'installation de sanctuaires de groupes terroristes. Pour lui, "l'instabilité n'a jamais été aussi proche de la zone euro-atlantique". Reconnaissant que l'intervention militaire n'est pas la panacée, il suggère d'aider des groupes locaux afin de rétablir la sécurité. Lui succédant, le colonel Taj Bousahla, représentant du ministère de la Défense nationale, a axé son intervention sur la coopération pratique entre son institution et l'Alliance atlantique, notamment en matière de formation des cadres. La coopération ne se limite pas à la formation, mais touche également la lutte antiterroriste, l'échange d'informations et d'expériences, et le dialogue politique.