L a campagne contre les cancers de l'utérus et du sein a pour but le dépistage des lésions qui annoncent un cancer du col de l'utérus et la sensibilisation sur le cancer du sein. Elle cible toutes les femmes, mariées notamment, âgées de plus de 25 ans. Dans une première phase, les localités du flanc nord-est de la wilaya (Djemaâ-Saharidj, Azazga, Bouzguène, Illoula, Akkerou) et du flanc sud (Aït-Yahia-Moussa, Draâ-EI-Mizan, Tizi Gheniff, Boghni et Bounouh) sont les premières concernées. La DSP a mobilisé 3 clino-mobiles, 10 médecins, 20 sages-femmes, 5 secrétaires médicales et 5 agents polyvalents pour s'y rendre et assurer la mission. L'équipe médicale, conduite par le Dr Amroune, tentera de réaliser quelque 200 frottis pour tenter de détecter très précocement des lésions qui pourraient évoluer en cancer. « Le frottis cervico-vaginal est la première arme contre le cancer de l'utérus », nous dira le praticien. « Toutes les femmes en activité sexuelle sont concernées par ce frottis, à effectuer au moins tous les 3 ans », ajoutera-t-elle. Selon le DSP, Mustapha Gaceb, « cette campagne se tiendra au niveau des polycliniques des localités citées, en étroite collaboration avec les APC ». Ces dernières assureront l'acheminement des femmes vers les structures de santé et les maisons de jeunes. Elles trouveront des médecins et des sages-femmes pour une prise en charge. « A partir de ces sorties, nous aurons une banque de données pour une meilleure prise en charge des éventuelles malades », nous dira Gaceb. De son côté, le wali, tout en donnant rendez-vous aux responsables de cette opération pour une évaluation à la fin de cette campagne, a insisté « sur la nécessité de toucher les coins les plus reculés de la wilaya où parfois les structures de santé sont inexistantes ou inopérantes ». Il reste, toutefois, à connaître les résultats de la dernière campagne de dépistage du cancer de l'utérus lancée par l'association de femmes Inner-weel. Ses membres avaient sillonné au mois de janvier 2011 pratiquement toutes les daïras de la wilaya. Leurs conclusions devraient être portées à la connaissance de la Direction de la santé. Lors de cette campagne et au cours d'un passage à l'EPH Krim- Belkacem de Draâ El-Mizan, le Dr Touat, gynécologue, a déclaré « qu'en une journée, 500 femmes ont bénéficié de la consultation et du dépistage du cancer du col de l'utérus ». « Ce que nous appréhendions s'est avéré une réalité », avait-il ajouté. Plus de 60% des femmes consultées présentaient un col infecté porteur du papillomavirus humain (HPV) de type 16, 18 et 31, responsable du cancer du col de l'utérus. En l'espace de six ans, il peut se développer en tumeur maligne et certains cas sont déjà à un stade avancé. La nécessité de ces campagnes de sensibilisation et de détection du cancer de l'utérus, qui tue en moyenne 3.000 femmes par an en Algérie, est avérée. Ces campagnes reviennent à l'Etat beaucoup moins chères que la prise en charge d'une tumeur pour laquelle le Trésor public débourse plus de 2,5 millions de dinars.