Ali Kader est romancier et déjà l'auteur de plusieurs romans dont « Le vieux fusil » paru en 2010 et « La déchirure », en 2011. Les deux livres furent suivis de « Les dents de la terre » en 2012 et « Feriel » en 2013. Cette année, il a traduit « Le vieux fusil » en arabe que vient d'éditer l'Enag. Nous avons rencontré cet auteur modeste et courtois, en marge du 19e Sila. Vous présentez votre roman « Le vieux fusil », en langue arabe. Pourquoi cette démarche et à quand une version en tamazight ? A travers cette démarche, je voulais avoir un lectorat beaucoup plus large. C'était intéressant de mettre cet ouvrage au profit des lecteurs arabophones. Concernant une édition en tamazight, j'y pense sérieusement. Pourquoi avoir opté pour le titre « Le vieux fusil » ? J'ai choisi volontairement ce titre pour rendre hommage aux gens qui ont fait la Révolution et qui ont, de part leur abnégation et leur volonté, su, dans les années 90, revenir sur la scène nationale pour sauver une deuxième fois l'Algérie. Vous traitez de la décennie noire dans cette fiction... Je dirai plutôt que c'est une fiction-réalité. J'évoque l'histoire de deux familles algériennes à qui j'ai fait un petit tour dans l'histoire. J'évoque la Première guerre mondiale, la guerre de libération nationale et, enfin, la décennie noire. Brusquement, les deux familles sont basculées dans les événements de cette dernière. Ces mêmes familles se sont entredéchirées pour finir chacune de son côté. Y a-t-il des messages que vous voulez véhiculer à travers ce roman ? Il y a beaucoup de messages que je veux faire passer. D'abord, connaître notre histoire encore méconnue chez les jeunes générations. Peut-on assimiler ce roman à un livre d'histoire ? Pas du tout. Je n'ai pas cette prétention d'écrire l'histoire. C'est un roman, une fiction, même si à sa lecture on retrouve des notions historiques. J'essaye d'y fixer des événements de l'histoire dans mon histoire. Comment s'est porté le choix sur les éditions Enag ? J'ai eu la chance d'avoir un éditeur qui est un agent de l'Etat. Tous mes livres sont édités chez l'Enag. Une aubaine pour moi. J'ai pu adhérer à cette entreprise grâce à un ami décédé à qui je rends un grand hommage. Il s'agit de Salah Mouhoubi, un grand politologue et sociologue. C'est une maison d'édition qui est en train de faire beaucoup d'efforts. En dehors de l'impression qui est excellente, je pense qu'elle doit faire un peu d'efforts en matière de promotion et de publicité. A part cela, je ne changerai pour rien au monde mon éditeur. Des projets ? J'attends la sortie prochaine de mon roman « Meurs, demain ça ira mieux », en hommage aux Chouhada dont on n'a pas retrouvé les tombes. Je sors aussi un autre roman, « Les raisins amers », qui raconte une histoire d'amour entre une jeune fille Algérienne et un jeune pied noir à Sidi Bel Abbès. J'envisage, enfin, un autre roman sur le suicide d'un couple à Jijel.