Si, auparavant, le développement d'un pays se mesurait, entre autres, au taux d'alphabétisation de sa population, au développement de ses ressources humaines ou à la performance de son économie à travers le PIB, aujourd'hui, de nouveaux indicateurs interviennent. Ceux-ci sont basés sur la recherche et le développement. Chercheurs et universitaires se penchent, durant trois jours, sur cette question en vue d'asseoir une stratégie nationale de mise en place d'indicateurs. Objectif : créer une base de données portant des statistiques fiables. Pour ce faire, un atelier est organisé, depuis mardi dernier, par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DG-RSDT) du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en collaboration avec l'Observatoire africain pour la science et l'innovation du Nepad et de l'Institut des statistiques de l'Unesco. Les chercheurs convergent sur la nécessité d'unifier les indicateurs de performance et d'évaluation pour permettre une meilleure planification et maîtrise des plans d'action engagés dans les différents secteurs d'activité. Pour le directeur général de la DG-RSDT, le professeur Hafid Aourag, il est attendu de cet atelier, durant lequel les expertises tunisienne et égyptienne seront présentées, de former des compétences pour produire des indicateurs qui permettront aux décideurs d'évaluer leur plan d'action, de définir les taux d'avancement des projets et, surtout, de savoir comment les financements budgétaires sont utilisés. « A travers ces nouveaux indicateurs, nous pourrons savoir si nous sommes sur la bonne voie ou non », a-t-il précisé. evoquant la nouvelle stratégie industrielle, Aourag a fait observer qu'il est nécessaire d'asseoir, en parallèle de la dynamique lancée par les pouvoirs publics, de nouveaux indicateurs fondés sur la recherche et le développement, « seule manière de mesurer les performances de cette nouvelle politique ainsi que son impact sur l'économie ». L'innovation, la recherche et le développement constituent, aujourd'hui, des « éléments essentiels pour toute compétitivité et moteur de croissance ». Il est question, selon lui, de créer des passerelles entre la sphère économique et la recherche. En attendant, il a déploré que ces instruments d'évaluation manquent sur le terrain, soulignant que les indicateurs classiques ne reflètent pas les retombées réelles des politiques lancées. Chose confirmée par le Pr Mokhtar Sellami pour qui les indicateurs appliqués actuellement nécessitent d'être actualisés. « Nous avons octroyé des budgets aux sociétés et aux centres de recherche mais nous ne savons pas si nous avons atteint nos objectifs », a-t-il expliqué, rappelant que l'Algérie ne dispose pas d'indicateur définissant le taux d'avancement des projets et d'évaluation d'impact et de retombée sociétale. Le Pr Sellami préconise la création d'une académie des sciences.