Le dossier du classement du quartier de Sidi El- Houari devra connaître bientôt son épilogue. Le 4 novembre dernier, le dossier de classement du site a été présenté au Secrétariat général du Gouvernement par un architecte du groupe Atelier Sidi el Houari (ASH), Djillali Tahraoui, en présence de deux architectes de la Direction de la Culture de la wilaya d'Oran. Cette présentation a été faite en présence d'un représentant du ministère de la Culture. « L'adhésion des membres présents a été totale. Les réserves émises après l'approbation de la commission nationale des biens culturels, en juin 2011, par les secteurs de l'intérieur et de l'environnement ont été dépassées », a souligné M.Tahraoui. « Le dossier de classement a été définitivement clos et le décret sera proposé à la publication », a-t-il ajouté. Les réserves émises auparavant et concernant la limitation du secteur de sauvegarde du quartier de Sidi El Houari ont été définitivement levées. Cette décision s'accorde avec les sollicitations de la société civile et est déjà approuvée par le ministère de la Culture. Ces réserves concernaient l'inclusion du quartier de Derb à celui de Sidi El Houari. Un quartier chargé d'histoire « Avec son classement, le quartier de Sidi El-Houari devient un secteur sauvegardé avec une réglementation spécifique et des projets spécifiques », a expliqué M. Tahraoui. Pour lui, « c'est un pas vers la sauvegarde du patrimoine. Cela évite les constructions et les démolitions anarchiques. Celui qui doit construire doit répondre à un cahier des charges des plus rigoureux, exigeant l'intervention de spécialistes ». La sauvegarde du Patrimoine historique et culturel de la ville d'Oran a fait mobiliser les citoyens jaloux de leur ville et de son histoire, et a donné lieu à la mise en place d'un comité de quartier, basé à Sidi El Houari, regroupant des habitants du quartier. Ce comité axe son action sur la préservation du patrimoine du quartier et la prise en charge des préoccupations de ses habitants. Sa première action a été la demande de classement de Sidi El Houari dont le Patrimoine est en danger de disparition. De plus en plus de bâtisses menaçaient ruine. Des rues entières ont disparu et des monuments historiques ont été endommagés. Il existe à Sidi El-Houari d'innombrables sites et monuments historiques, vestiges des différentes périodes qu'a connues Oran, depuis sa fondation en l'an 902. Certains de ces monuments sont déjà classés. D'autres ne le sont pas encore et il y a urgence à les protéger. Sidi El-Houari, le « vieux Oran » est un large quartier chargé d'histoire. Parmi les sites protégés, figurent la Mosquée de la Perle, vestige de la période ottomane, site classé en 1900, le Palais du Bey (période ottomane, classé en 1952), la Mosquée du Pacha, période ottomane, classée en 1952), la Porte Espagnole (période espagnole, classée en 1906), la Porte de Canastel (période espagnole, classée en 1953), le Tambour Saint José (Espagnole, 1952), la Porte du Santon (Espagnole, 1953), l'Eglise Saint-Louis (Espagnole, 1952). D'autres sites attendent leur classement comme l'ancienne préfecture de Sidi El-Houari, la Kasbah (période mérinide) et le théâtre régional d'Oran. Outre de nombreuses maisons pittoresques, on y trouve aussi la mahkama juive, l'ex-synagogue, les tunnels, le fort espagnol de St André, la tour de Gorda. Le classement de Sidi El-Houari aura des retombées positives pour la ville. Outre la préservation et la restauration des vestiges historiques et archéologiques, ce quartier pourra devenir une destination touristique pour visiter des vestiges de l'ère turque, espagnole et de la période coloniale française. Les touristes étrangers raffolent de ce genre de quartiers antiques.