Le dossier du classement du quartier de Sidi El-Houari devra connaître bientôt son épilogue. En effet, le 4 novembre dernier, le dossier de classement du site comme secteur à sauvegarder a été présenté au Secrétariat général du Gouvernement par un architecte du groupe Atelier Sidi el Houari (ASH), Djillali Tahraoui, représentant la société civile, en présence de deux architectes relevant de la Direction de la Culture de la wilaya d'Oran, apprend-on auprès de l'intéressé. Cette présentation a été faite en présence d'un représentant du ministère de la Culture, précise-t-on. "Après exposé, l'adhésion des membres présents a été totale. Les réserves émises après l'approbation de la commission nationale des biens culturels, en juin 2011, par les secteurs de l'intérieur et de l'environnement ont été dépassées", souligne M. Tahraoui, ajoutant que le dossier de classement de Sidi El-Houari comme secteur protégé a été définitivement clos et le décret sera proposé à la publication. La même source a indiqué, par ailleurs, que les réserves émises auparavant et concernant la limitation du secteur de sauvegarde du quartier de Sidi El Houari ont été définitivement levées. En outre, cette décision s'accorde avec les sollicitations de la société civile et est déjà approuvée par le ministère de la Culture. Ces réserves concernaient l'inclusion du quartier de Derb à celui de Sidi El Houari, précise l'architecte. Le 15 mars 2014, un expert en charge du Patrimoine, auprès du ministère de l'Intérieur, accompagné du premier responsable de l'Office de la gestion des Biens culturels et d'autres cadres, a visité le vieux quartier de Derb, indique-t-on. Lors de sa visite, l'expert a découvert la richesse du patrimoine que renferme ce quartier, à l'instar de nombreuses maisons pittoresques, la mahkama juive, l'ex synagogue, les tunnels, le fort espagnol de St-André, la tour de Gorda, entre autres. "Vieux Oran", un quartier chargé d'histoire Le même expert a tenu, le lendemain, une rencontre, présidée par le secrétaire général de la wilaya, regroupant l'ensemble des acteurs (direction de la Culture, APW, mouvement associatif et APC, entre autres). Au terme de cette rencontre, les réserves ont été levées et le projet initial a été retenu tel que défini dans le plan initial des limites du secteur de sauvegarde, indique-t-on encore. "Avec son classement, le quartier de Sidi El-Houari devient un secteur sauvegardé avec une réglementation spécifique et des projets spécifiques", souligne M. Tahraoui, ajoutant que "c'est un pas vers la sauvegarde du patrimoine. Cela évite les constructions et les démolitions anarchiques. Celui qui doit construire doit répondre à un cahier des charges des plus rigoureux, exigeant l'intervention de spécialistes". Pour rappel, la sauvegarde du Patrimoine historique et culturel de la ville d'Oran a fait mobiliser les citoyens jaloux de leur ville et de son histoire, et a donné lieux à la mise en place d'un comité de quartier, basé à Sidi El Houari, regroupant des habitants de l'antique quartier. Ce comité axe son action sur la préservation du patrimoine du quartier et la prise en charge des préoccupations de ses habitants. La première action de ce comité a été la demande de classement de Sidi El Houari dont le Patrimoine est en danger de disparition. Ce quartier compte de plus en plus de bâtisses menaçant ruine. Des rues entières ont disparu et des monuments historiques ont été endommagés. Il existe à Sidi El-Houari d'innombrables sites et monuments historiques, vestiges des différentes périodes qu'a connues Oran par le passé, depuis sa fondation en l'an 902. Certains de ces monuments sont déjà classés. D'autres ne le sont pas encore et il y a urgence à les protéger. En réalité, Sidi El-Houari, le "vieux Oran" est un large quartier chargé d'histoire. Parmi les sites protégés, figurent la Mosquée de la Perle, vestige de la période ottomane, site classé en 1900, le Palais du Bey (période ottomane, classé en 1952), la Mosquée du Pacha, période Ottomane, classée en 1952), la Porte Espagnole (période espagnole, classée en 1906), la Porte de Canastel (période espagnole, classée en 1953), le Tambour Saint José (Espagnole, 1952), la Porte du Santon (Espagnole, 1953), l'Eglise Saint-Louis (Espagnole, 1952)… D'autre part, d'autres sites attendent leur classement comme l'ancienne préfecture de Sidi El-Houari, la Kasbah (période mérinide) et le théâtre régional d'Oran, entre autres. Le classement de Sidi El-Houari aura des retombées positives pour la ville d'Oran, indique le même architecte. "Bien sur, il y a la préservation et la restauration des vestiges historiques et archéologiques, mais, bien exploité, ce quartier pourra devenir une destination touristique très importante. Il y a des vestiges de l'ère turque, espagnole et de la période coloniale française, entre autres. Les touristes étrangers raffolent de ce genre de quartiers antiques", conclut Djillali Tahraoui.