Le vieux quartier Sidi El Houari d'Oran bénéficiera d'une opération de réhabilitation, a indiqué le wali, Abdelghani Zaalane, lors de la présentation d'un exposé sur le bilan annuel des activités de wilaya pour l'exercice 2013, à l'occasion de la première session ordinaire de l'APW, indique l'APS. Une enveloppe financière de l'ordre de 1,04 milliard de DA a été allouée à la réfection de ce quartier, a-t-il annoncé à ce propos. Les travaux concernent cinq places publiques, quatre trottoirs, chemins et voieries, ainsi que la réhabilitation des aspects urbains de Sidi El Houari. Ce vieux quartier, qui est le noyau principal de la ville d'Oran, abrite plusieurs sites archéologiques attirant des touristes dont 70 monuments non classés, 14 autres classés monuments nationaux témoignant des diverses époques historiques que la capitale de l'Ouest a connues. Eu égard à sa valeur historique, Hai Derb a été inclus dans le secteur préservé de Sidi El Houari, a rappelé le wali d'Oran. Notons dans ce cadre que les réserves émises précédemment sur la limitation du secteur de sauvegarde de Sidi El Houari ont été définitivement levées, ce qui satisfait les options développées par la société civile et approuvées par le ministère de la Culture. Pour la genèse, ces réserves concernaient l'inclusion du quartier de Derb à celui de Sidi El Houari. Il a été proposé, en revanche, d'annexer le boulevard du front de mer et sa façade maritime. Cette alternative a été délaissée à l'issue de la venue à Oran, le 15 mars dernier, d'un expert en charge du patrimoine auprès du ministère de l'Intérieur et qui, accompagné du premier responsable de l'office de la gestion des biens culturels et d'un membre du forum «Wahr Ifry Nost» a visité dans ses moindres recoins le mythique quartier Derb. L'émissaire a eu à découvrir la richesse du patrimoine que renferme ce quartier, à l'instar de nombreuses maisons pittoresques israélites, la «mahkama» juive, l'ex-synagogue, les tunnels, le fort espagnol de St-André, la tour de Gorda, entre autres. Cette visite a été suivie au lendemain par une rencontre présidée par le secrétaire général de la wilaya regroupant l'ensemble des acteurs (Direction de la Culture, APW, mouvement associatif et APC, entre autres). A l'issue de la rencontre les vœux de la société civile oranaise ont été avalisés tels que définis dans le plan initial des limites du secteur de sauvegarde. Chez les associations œuvrant à la sauvegarde du patrimoine local, cet acquis revêt une importance capitale du fait qu'il vient mettre fin aux convoitises de certains promoteurs immobiliers qui projetaient de s'accaparer le quartier pour sa haute valeur foncière. La question de la sauvegarde du patrimoine historique et culturel de la ville d'Oran a été à l'origine d'un élan de mobilisation avec l'implication de simples citoyens jaloux de leur ville et de son histoire et a engendré la naissance d'un comité de quartier basé à Sidi El Houari qui regroupe l'ensemble des habitants du vieux quartier d'Oran. Son champ d'action, selon les initiateurs, englobe plusieurs activités, comme la préservation du patrimoine du quartier ainsi que la prise en charge des préoccupations de ses résidents. Parmi les premières actions de ce comité de quartier, la demande de classement de Sidi El Houari dont le patrimoine, des bâtisses centenaires, sont toujours en souffrance. Il est vrai que ce quartier compte le plus grand nombre de bâtisses menaçant ruine. «Des maisons continuent de s'écrouler, des monuments historiques de disparaître, des rues entières dont certaines chargées d'histoire, n'existent plus. Enfin, le quartier le plus emblématique de Sidi El Houari, la Calère supérieure, est en train de souffrir, déplore-t-on. A ce rythme-là, tout Sidi El Houari peut disparaître, d'où la nécessité de la mobilisation de la société civile, associations, fondations, pour ce quartier mythique de la ville d'Oran.