La jurisprudence islamique (fiqh), conforme à la doctrine malékite, constitue le référent absolu pour « assainir » la société musulmane des fatwas non fondées qui incitent à la haine et au mépris de l'autre, ont estimé, hier à Constantine, des conférenciers lors d'un colloque international. Le docteur Abdallah Boukhalkhal, recteur de l'Université Emir-Abdelkader des sciences islamiques, structure organisatrice de cette rencontre de trois jours, a souligné « l'importance de se référer aux enseignements du fiqh conformément à la doctrine malékite qui prône la tolérance, la modération, le pardon, l'entraide, le respect de l'autre et le rejet de l'extrémisme et du radicalisme ». Intervenant devant les participants algériens et étrangers représentant notamment le Maroc, la Mauritanie, le Soudan et la Malaisie, le recteur de l'université a précisé que l'école malékite, la plus ancienne école d'exégèse coranique, dont la doctrine est suivie en Algérie, au Maghreb ainsi que dans plusieurs pays d'Afrique et dans le monde, s'appuie sur les deux premières et principales sources de droit en islam, le Coran et le Hadith puis, en troisième lieu, l'Ijtihad proposé par la doctrine sur un sujet donné en l'absence de ces deux sources authentiques, mais en parfaite conformité avec elles. Le monde arabe et musulman vit aujourd'hui une « horrible Fitna » à cause justement des fatwas et des « bidaâ », a considéré Boukhalkhal, non sans avoir souligné « l'ampleur » de cette « hérésie » et de ces « déviations dangereuses pour la stabilité, la paix, la quiétude et le développement des pays musulmans ». Un enseignant de l'université hôte de ce colloque, a indiqué à l'APS que la « bidaâ » est une « innovation sans fondement, souvent tendancieuse, inventée de toute pièce, consistant à rajouter à la religion des éléments qui n'existaient pas du temps du Prophète Mohamed (QSSSL) ».