Quatre Israéliens en train de prier dans une synagogue du quartier ultra-orthodoxe de Har Nof, à Al Qods occupée, ont été tués hier matin. Neuf autres Israéliens ont été blessés. Les auteurs de cette attaque menée « à la hache, au couteau et au pistolet », deux Palestiniens originaires de Jabel Moukabber, un quartier escarpé qui surplombe Al Qods-Est, ont été abattus. Cette attaque, qui ne manquera pas d'attiser la tension dans la région, va-t-elle déboucher sur un conflit religieux entre les Israéliens et les Palestiniens ? « La réalité persistante de presque 50 jours d'occupation et l'absence de progrès vers la solution à deux Etats font que la prochaine vague de violence n'est pas loin d'éclater », avertit Jens Toyberg-Frandzen, le secrétaire général adjoint des Nations unies. Israël va réagir « avec une poigne de fer », prévient le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, présentant cet attentat comme « le résultat direct des incitations à la violence menées par Hamas et Mahmoud Abbas », le président palestinien. Curieusement, son ministre de l'Economie, Naftali Bennett, le chef du Foyer juif, un parti religieux nationaliste, son ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch et son ministre de la Défense Moshé Yaalon, se sont pris au dirigeant palestinien. Première décision de Netanyahu : levée des restrictions sur le port d'armes. Abbas condamne Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a enregistré hier à Madrid, la énième motion de reconnaissance parlementaire de l'Etat palestinien, condamne ce « meurtre de fidèles » priant dans une synagogue. Il a de nouveau demandé à l'ONU de dénoncer l'« escalade » d'Israël contre l'esplanade des Mosquées où les extrémistes juifs intensifient leur campagne pour y obtenir le droit de prier et de « mettre fin aux attaques contre Al-Aqsa, aux provocations des colons et à l'incitation à la violence de certains ministres israéliens ». « L'occupation est la cause des tensions », explique celui qui doit sous peu se rendre à New York pour demander au Conseil de sécurité un calendrier pour la fin de l'occupation de son pays. Hamas et le Jihad islamique, qui ont appelé lundi dernier, les Palestiniens « à exprimer partout leur colère », ont salué cette attaque comme une réponse au « crime raciste » perpétré dimanche dernier contre Youssef Ramouni, 32 ans, un chauffeur de bus palestinien à Al Qods-ouest. Les deux principaux mouvements palestiniens à Ghaza, qui ont a également vu « une réponse naturelle à la série de crimes de l'occupant à Al-Aqsa », estiment « qu'Israël porte la responsabilité des tensions à Al Qods ». Ils appellent « à la poursuite des opérations » de vengeance. Début juillet, des extrémistes juifs ont brûlé vif un adolescent palestinien, assurant agir par vengeance après le meurtre de trois Israéliens. Depuis, l'escalade, qui a été alimentée par le conflit sur l'accès à l'esplanade des Mosquées, a franchi de nouveaux paliers. En un mois, cinq Israéliens ont été tués par des Palestiniens. Une dizaine de Palestiniens ont été assassinés. Fait nouveau dans les territoires occupés : la peur de mourir n'est plus du côté palestinien. Elle l'est aussi du côté israélien.