Les forces d'occupation israélienne ont levé, hier, toute restriction d'âge pour l'accès à d'Al Aqsa. Faute de place à l'intérieur, des milliers de croyants ont étendu leurs tapis de prière à même le sol du parvis de la mosquée. Des détecteurs de métaux et des dispositifs d'identification faciale ont toutefois été installés. La mesure de lever toute restriction d'âge aux musulmans pour la première fois depuis longtemps fait suite à une rencontre jeudi dernier en Jordanie entre le secrétaire d'Etat John Kerry, le roi Abdallah II et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, consacrée à l'escalade de la violence à Al-Qods occupée et au cours de laquelle des « engagements fermes » ont été pris selon le chef de la diplomatie américaine. Kerry a indiqué qu'Israël et la Jordanie, qui contrôle la fondation islamique gérant le parvis d'Al Aqsa, appelé également esplanade des Mosquées, ont convenu de prendre des mesures pour « faire baisser la tension » et « rétablir la confiance ». Chacun s'est aussi engagé à « des mesures constructives, réelles, non pas rhétoriques » pour faire en sorte que les tensions « ne se transforment pas en incendie échappant absolument à tout contrôle », a-t-il dit, sans détailler ces mesures qui constitueront, selon lui, un « test » des intentions réelles des Israéliens et des Palestiniens. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui se trouvait depuis mercredi dernier à Amman, avait lui aussi été reçu par le roi jordanien et a eu des discussions avec Kerry à ce sujet. Les visites répétées d'extrémistes juifs catalysent la colère des Palestiniens. C'est le troisième lieu sacré de l'Islam où il est interdit aux non-musulmans de prier conformément à son statu quo entériné en 1967 avec la Jordanie. Bien que Netanyahu ait assuré à plusieurs reprises n'avoir aucune intention de modifier les règles, rien n'a été fait pour arrêter les violations perpétrées par l'extrême droite israélienne. Le 30 octobre dernier, les forces de l'occupation ont décidé de fermer ce lieu pour les deux parties avant de revenir sur cette décision le lendemain en imposant une restriction d'âge pour les musulmans. Et à la veille de la rencontre avec Kerry à Amman, le gouvernement Netanyahu a approuvé la construction de 200 nouveaux logements à El Qods occupée, et ce, malgré les appels de l'Occident à ne pas saper les efforts de paix.