« Tôt ou tard, l'Iran et le 5+1 signeront un accord », a assuré le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi à la chaîne libanaise Al-Manar. Toutefois, l'optimisme iranien reste à confirmer, au regard des négociations traînant en longueur et des « divergences importantes » mettant en cause la conclusion d'un accord à la date butoir du 24 novembre. Il est pratiquement admis que la prolongation des négociations, de 6 à 12 mois, constitue pour la partie iranienne un « moindre mal », pour préserver la dynamique d'apaisement et éviter le grand dérapage qui relancerait le cycle infernal de la reprise des sanctions internationales suivie de la relance du programme nucléaire. Pour la partie européenne, le constat est établi sur les chances de succès d'un accord global « physiquement impossible » au délai imparti. Mais les perspectives d'un « bon accord » sont largement privilégiées par les protagonistes en conclave à Vienne. A quatre reprises, le secrétaire d'Etat, John Kerry, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamed Javad Zarif, ont poursuivi leurs discussions, sous l'égide de la représentante de l'Union européenne, Catherine Ashton. Il s'agit avant tout de maintenir l'espoir d'un règlement définitif et de rassurer les partenaires régionaux inquiets de la menace nucléaire iranienne. Kerry a ainsi multiplié les appels téléphoniques à ses homologues des pays arabes, de la Turquie et au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Mais en dépit « des grosses divergences...de graves divergences », reconnues par le Secrétaire d'Etat américain, Washington a évoqué, pour la première fois, l'existence d'autres « options » pour résoudre une équation à plusieurs inconnues : la levée immédiate de toutes les sanctions (Conseil de sécurité, Etats-Unis et Union européenne) voulues par Téhéran et contestées par les Américains favorables à une levée partielle et graduelle, en contrepartie de la limitation des capacités d'enrichissement de l'uranium, tributaire de la mise en place d'une filière nucléaire civile revendiquée par l'Iran. Hier, à la veille de la date butoir, les ambitions ont été revues à la baisse : un simple règlement provisoire pour survivre au délai. Attendu hier à Vienne, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé que « tous les éléments (étaient) sur la table » pour un accord auquel manquait seulement « la volonté politique ». Si, de ce fait, Kerry affirme que tout le monde travaillait « dur », l'accent a été mis sur la nécessité « de faire des efforts supplémentaires pour arriver à des accords concrets dans la limite du temps fixé ».