À deux semaines de la date butoir du 24 novembre, fixée par l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) et les 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), le tête-à-tête irano-américain participe au rapprochement dicté par la communauté d'intérêts dans une région de tous les enjeux. De nouveau, à Mascate, qui a déjà accueilli, avant l'élection du président Hassan Rohani en juin 2013, des discussions secrètes entre les deux pays, la reprise du dialogue, en présence de la représentante ad hoc de l'Union européenne, Catherine Ashton, traduit la volonté commune de dégager un compromis pour sortir de l'impasse et mettre fin à dix ans d'une crise induite par le large fossé qui oppose l'Iran soucieuse de défendre son droit inaliénable au programme civil et les pays occidentaux redoutant l'accès de Téhéran à la bombe nucléaire. Dans la rencontre décisive entre le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, il a été question de privilégier la recherche d'un accord global pour lever les incertitudes. Des divergences persistent encore. Elles portent sur la taille du futur programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran ainsi que sur le calendrier et le mécanisme de suppression des sanctions internationales. Nonobstant « l'écart » entre les deux parties, l'optimisme est de rigueur, surtout dans le camp iranien. « Depuis New York (fin septembre), nous avons décidé de nous concentrer sur les solutions, au lieu de nous concentrer sur les différences », a relevé le ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif. Les retrouvailles irano-américaines ont été confortées par l'envoi de la missive adressée par Obama au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, pour plaider l'urgence d'un accord définitif et la convergence des intérêts au Moyen-Orient que le secrétaire d'Etat a tôt fait de recentrer, en écartant d'emblée tout lien entre « les négociations sur le nucléaire et d'autres questions distinctes » au niveau régional. L'ombre du Daech planerait-elle sur Mascate ? Sur la même longueur d'onde que Kerry, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, estime que la conclusion de cet accord pourrait avoir des répercussions positives dans la région. Les échéances sont également toutes proches entre l'Iran et les 5+1, prévues à Mascate mardi prochain, avant l'amorce de la ligne droite à Vienne, le 18 novembre, qui mène droit, 6 jours plus tard, aux négociations devant concrétiser - ce qui serait un succès planétaire pour Obama et Rohani - un accord final.