« L'accord d'association Algérie-UE n'a pas eu l'effet escompté de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et d'attirer les investissements étrangers (IDE) qui constituent pour l'Algérie deux objectifs motivant la conclusion de tout accord de libre-échange », a relevé le ministre du Commerce dans une interview parue dans le dernier numéro de « The Parliament Magazine ». Le ministre a souligné que trois faits majeurs ont marqué les échanges commerciaux algériens avec l'UE depuis la mise en œuvre de l'accord en 2005. « Il s'agit d'un déséquilibre structurel de la balance commerciale hors hydrocarbures en faveur de l'UE avec un attrait timide des IDE européens, notamment ceux orientés vers l'exportation dans les branches industrielles et la filière agroalimentaire », a-t-il constaté. L'UE consolidait, depuis l'entrée en vigueur de cet accord, sa part du marché dans les importations algériennes, soit 52% en moyenne annuelle, et ce, malgré la concurrence ardue des produits du reste du monde, a fait remarquer le ministre qui a considéré que les multiples facteurs à l'origine de ce bilan étaient « endogènes et exogènes » tout en admettant que les facteurs internes sont liés à l'offre. Il a, cependant, souligné que « des facteurs externes découragent et, parfois, freinent les exportations algériennes ». Ces facteurs se résument notamment dans les conditions techniques et réglementaires « de plus en plus exigeantes et difficilement maîtrisables » par les opérateurs économiques algériens pour accéder au marché européen, ainsi que dans l'absence de connexion entre les PME algériennes et européennes pour favoriser les exportations. Il s'agit aussi du manque d'investissements européens tournés vers l'exportation à destination du marché européen ou de proximité et, également, de l'érosion des préférences accordées par l'UE à l'Algérie dans le cadre des accords de libre-échange conclus par l'UE. Le ministre a jugé que compte tenu de tous ces éléments et de la dynamique que connaît l'économie algérienne depuis une décennie, l'accord d'association, signé en décembre 2001, ne reflète plus les données économiques internes et le contexte économique régional et mondial.