L'Algérie a réalisé des « avancées » en matière de réparations des femmes victimes de violences sexuelles, mais les indemnisations financières « ne suffisent pas », a indiqué, hier, la directrice de la section algérienne d'Amnesty International (AI), Hassina Oussedik. « Il y a eu des avancées en matière de réparations des femmes victimes de violences sexuelles, mais les indemnisations financières ne suffisent pas », a-t-elle souligné dans une conférence de presse animée à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre cette forme de violences. Faisant observer qu'une femme sur trois subit ce type d'agressions de par le monde, la représentante d'Amnesty International a plaidé pour une « approche globale » pour venir à bout de ce fléau. Rappelant la pétition internationale lancée par AI en mars 2014, Mme Oussedik a indiqué que dans le cadre d'une campagne maghrébine de sensibilisation, les autorités tunisiennes et marocaines « ont été saisies sur la pétition en question qui a pu recueillir, jusque-là, près de 20.000 signatures des pays du Maghreb », a-t-elle précisé. Plaidant pour une révision du code pénal, s'agissant des dispositions inhérentes aux femmes violentées sexuellement, Mme Oussedik a évoqué, entre autres, la nécessité d'abroger l'article 326 autorisant l'agresseur à épouser sa victime mineure. En effet, l'article en question stipule que « lorsqu'une mineure, (...) enlevée ou détournée, a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur plainte des personnes ayant qualité pour demander l'annulation du mariage et ne peut être condamné qu'après que cette annulation a été prononcée ». Mme Oussedik a, en outre, déploré la disposition qui exempte l'agresseur de poursuites judiciaires en cas de « pardon » exprimé par la victime, arguant du « poids » détenu par l'homme dans une société « comme la nôtre » et qui « l'autorise à exercer différentes formes de violence sur la femme ».