A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, coïncidant le 25 novembre, les sympathisants d'Amnesty International participent aux Seize jours d'action contre la violence liée au genre, durant lesquels des personnes du monde entier s'unissent pour combattre les violences et la discrimination à l'égard des femmes et des filles, notamment les violations de leurs droits sexuels et reproductifs. La directrice d'Amnesty international, Hassina Oussedik, a indiqué lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Alger qu'«Amnesty international a fait, en début de mois de novembre, une demande d'audience au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais jusqu'à ce moment, elle n'a pas reçu de réponse», soulignant qu'à cette occasion, une pétition signée par 198 128 membres et sympathisants d'Amnesty International, pour demander la protection des femmes et des jeunes filles ayant subi des violences sexuelles, va être remise au niveau du Premier ministère. Concernant l'indemnisation des femmes violées pendant la décennie noire, Amnesty international est revenu sur le décret d'indemnisation des femmes victimes de viol pendant la décennie noire du terrorisme, indiquant que «le décret 14-26 n'envisage qu'une indemnisation financière pour les victimes de viols pendant le conflit des années 90, sans évoquer leur droit à une réparation pleine et effective. Les projets de loi annoncés en juin reconnaissent certes le problème de la violence conjugale à laquelle de nombreuses femmes en Algérie sont confrontées, mais ils contiennent une clause prévoyant et l'arrêt des poursuites judiciaires en cas de pardon de la victime, ignorant la réalité des relations de pouvoir et d'inégalité entre les hommes et les femmes. L'Algérie n'est toujours pas dotée d'une loi spécifique pour lutter contre les violences liées au genre, portant d'une demande de longue date des associations algériennes de défense des droits de femmes». Par ailleurs, Amnesty International a évoqué le projet de la loi portant amendement du code pénal et visant à renforcer la lutte contre la violence à l'égard des femmes. «Un projet de loi propose des modifications du code pénal et un autre entend mettre en place un fonds gouvernemental destiné aux femmes divorcées qui ont la garde de leurs enfants et dont l'ex-époux ne veut ou ne peut pas verser une pension alimentaire», a-t-elle noté. Assurant que «même si ces réformes sont adoptées, la législation algérienne reste inadéquate pour protéger les victimes de violences sexuelles», tout en estimant que le pays «n'est toujours pas doté d'une législation exhaustive qui puisse mettre un terme à la violence contre les femmes, dont la violence sexuelle devrait être un élément essentiel». Amnesty international appelle les autorités algériennes à prendre des mesures concrètes pour accorder pleine réparation aux victimes de violence sexuelle durant le conflit interne des années 1990, y compris leur réhabilitation, des mesures pouvant donner satisfaction et des garanties de non-répétition à l'avenir, garantir que les lois, les politiques et la pratique répondent suffisamment à toutes les formes de violence sexuelle, adopter des mesures permettant de poursuivre effectivement les auteurs de viol et d'autres formes de violence sexuelle, ainsi que renforcer l'accès des victimes de violence sexuelle à la justice et aux services de santé et de soutien.