La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Dardouri, a présenté, hier, aux députés, le projet de loi relatif à la signature et à la certification électroniques. Un texte visant, selon elle, à améliorer le climat de confiance dans la dématérialisation et la fluidification des échanges économiques. Partant du constat que la signature écrite est « insuffisante et inadéquate », il a été décidé d'adopter de nouvelles technologies dans le but notamment de moderniser l'administration par le recours à la technologie numérique. La ministre a expliqué que la certification électronique permettra d'élaborer et de gérer les cartes d'identité électroniques. Pour sécuriser les transactions par internet, ce nouveau procédé devra assurer l'authentification, l'intégrité et la non-répudiation des données. Ces principes une fois instaurés garantiront la reconnaissance authentique et l'impossibilité d'accéder aux contenus. Mme Dardouri a précisé que la signature électronique doit être aussi authentique, infalsifiable, inaltérable, irrévocable et non réutilisable, soulignant que la législation algérienne a reconnu l'écriture électronique en 2005, à condition de dévoiler l'identité de celui qui l'utilise. Dans ce sillage, elle a expliqué que ledit projet se traduira par la mise en place d'un « schéma de confiance national ». Ce dernier prendra en charge tous les besoins ayant trait à la sécurité, le contrôle, l'interopérabilité et la flexibilité. Plusieurs autorités seront instituées dans le cadre de cette loi dont l'Autorité nationale auprès du Premier ministre, l'Autorité gouvernementale auprès du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication et l'Autorité économique de certification électronique auprès de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). « Ce modèle pyramidal est destiné à garantir l'immunité du système et répondre à toutes les préoccupations relatives au respect de la souveraineté de l'Etat en toute circonstance », a expliqué la ministre, signalant que ce cadre juridique permettra à plusieurs secteurs dont la e-administration, le e-commerce et le e-banking, d'adhérer à la e-gouvernance, pour une meilleure gestion des institutions et faciliter la vie quotidienne aux citoyens et aux acteurs du domaine socioéconomique. Au cours des débats, les députés ont salué, dans leur majorité, ce texte non sans relever la faiblesse du débit internet qui pose toujours problème. Le député Eddaoui du parti El Karama s'est s'interrogé sur les retards enregistrés dans la mise en place du payement électronique. Rachid Khan du PT a, lui aussi, évoqué le problème du débit internet rappelant que la connexion fonctionne souvent « au rythme d'une tortue » alors que des moyens importants ont été mobilisés pour mieux l'exploiter. Selon lui, mettre en œuvre le projet en question avant le règlement de cette question serait comme « mettre la charrue avant les bœufs ».