Les complexes d'ammoniac et d'urée d'Oran, nouveau segment économique en progression, constituent un alternative « prometteuse » suppléant les ressources énergétiques conventionnelles dont le pétrole et le gaz. Ces investissements, réalisés dans le prolongement de la zone d'Arzew, augurent d'importantes perspectives économiques, selon des experts et des cadres dirigeants des deux complexes, construits dans le cadre du partenariat entre l'Algérie et le sultanat d'Oman, d'un côté, et l'Egypte, de l'autre. D'après les premiers constats, la société Sorfert de production d'ammoniac et d'urée, fruit d'un partenariat entre les groupes algérien Sonatrach et égyptien Orascom, promet un avenir économique radieux. A peine entrée en production, elle s'est adjugée la seconde place après le groupe Sonatrach en matière de revenus tirés des exportations. A titre illustratif, elle a réalisé, depuis le chargement de la première cargaison d'urée le 19 septembre 2013, près de 500 millions de dollars, a fait savoir le directeur général-adjoint de Sorfert, également représentant de la partie algérienne dans cet investissement, Yazid Benmamas. La seconde opération de chargement de l'ammoniac a eu lieu le 15 octobre de la même année. Réalisé pour un coût supérieur à 1,6 milliard d'euros, ce complexe dispose d'importants équipements de stockage d'une capacité de 85.000 tonnes pour l'ammoniac, répartis sur trois bacs, ainsi que de deux lignes de chargement au niveau des deux ports pétrochimiques d'Arzew et Bethioua d'une capacité de 1.000 tonnes/heure. Au plan commercial, cette société a réussi à s'introduire sur le marché mondial de l'ammoniac et de l'urée, se faisant une bonne réputation du point de vue qualité de ses produits et pouvant, en un temps record, répondre à la demande de ce marché, s'est félicité Benmamas. Le prix de l'ammoniac est arrivé à hauteur de 600 dollars/la tonne et celui de l'urée aux environs de 370 dollars. Edifiée sur une superficie de 37 hectares et réalisée par un groupe composé d'entreprises algériennes et allemandes, cette usine fonctionne avec deux lignes de production, l'une réservée à l'ammoniac pour une capacité de production supérieure à 1,5 million de tonnes/an et l'autre pour l'urée (plus de 1,2 million de tonnes/an). Produit sur la base du gaz naturel vidé du gaz carbonique (CO2) et auquel est ajouté de l'hydrogène, l'ammoniac sert à plusieurs domaines industriels tels ceux de la transformation. L'urée, qui est un fertilisant ou un engrais, est bénéfique pour l'agriculture et même pour l'industrie pharmaceutique et d'autres. Dans le procédé productif, le CO2 dégagé du gaz naturel lors de la production de l'ammoniac est réinjecté à nouveau pour l'urée. Un procédé jugé bienfaiteur pour la préservation de l'environnement évitant l'émission des gaz dans l'air. Au plan national, la société Sorfert a réalisé un chiffre d'affaires annuel dépassant les deux milliards de dinars, revenus de la vente des engrais pour les besoins locaux de l'agriculture. Pour sa part, le complexe de l'ammoniac et de l'urée (AOA), réalisé dans la cadre du partenariat entre l'Algérie et le sultanat d'Oman, s'apprête à entrer en production au courant du 1er trimestre 2015 avec une capacité allant jusqu'à 2,4 millions de tonnes par an. Contrairement à Sorfert, la société AOA compte faire dans l'exportation avec comme priorité l'urée, en concentrant les capacités de production à hauteur de 90% pour cette matière, selon son directeur général adjoint. L'usine dispose de grandes capacités de stockage, soit 150.000 tonnes réparties sur deux hangars réservés pour l'urée granulée, reliés à un quai de chargement de deux cargaisons à la fois. La société AOA a consenti des investissements pour l'acquisition d'une plateforme d'équipements servant à son autosuffisance, notamment une mini-station de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de traitement de 150 mètres cubes par heure. Cet investissement, où Sonatrach est associée avec la société d'Oman Sohil Bahouane, a coûté 2,6 milliards de dollars, a-t-on indiqué.