Comment assurer les bases solides d'une industrie du tourisme à la hauteur des atouts naturels et des potentialités que possède l'Algérie ? C'est la problématique soulevée par les participants à un colloque scientifique international sur l'investissement dans le secteur du tourisme et son impact sur le développement durable organisé récemment par le centre universitaire de Tipasa. Cette rencontre de deux jours, à laquelle ont pris part d'éminents professeurs algériens et étrangers (Jordanie, France, Arabie saoudite, Malaisie, Emirats arabes unis), s'articule autour de six axes. « En plus du cadre théorique portant sur la dimension de l'investissement touristique et le développement durable, ainsi que le rôle du capital humain dans la dynamisation du développement touristique, cette rencontre a pour axes, également, les méthodes de financement, les mécanismes de commercialisation du produit touristique, les réalités et les perspectives de l'investissement touristique en Algérie et, enfin, les expériences réussies dans le domaine de l'industrie touristique » énumère Mme Djenouhat, la directrice du centre universitaire de Tipasa. Outre ces axes, le colloque s'assigne comme objectifs la définition du rôle du tourisme dans le processus du développement, l'encouragement des échanges entre chercheurs et professionnels du secteur touristique, la mise en exergue de diverses expériences moniales réussies dans le domaine de l'industrie du tourisme et la proposition de mécanismes d'investissement dans le tourisme afin d'en faire, selon la même responsable, une source alternative et renouvelable de croissance et de développement national. Cela dit, tous les participants à la rencontre, qu'ils soient nationaux ou représentants d'universités étrangères s'accordent à dire que l'Algérie dispose de tous les atouts nécessaires pour amorcer un décollage réussi de l'industrie touristique. « Le tourisme est, par définition, un vecteur de développement de plusieurs secteurs, notamment le transport, les travaux publics, l'industrie agroalimentaire, les activités artisanales et tant d'autres créneaux dont le processus de croissance est intimement lié à l'industrie touristique » remarque Labib Louiza, enseignante dans les spécialités du tourisme à l'université de Tipasa et participant au colloque. A l'en croire, de nombreuses économies dans le monde reposent, en grande partie, sur le tourisme. « L'Espagne, qui a été frappé par une dure crise économique, n'a dû son salut que par l'apport de son secteur touristique qui a plus ou moins résisté aux contrecoups de la conjoncture difficile en question. Aussi on peut citer d'autres économies à l'instar de certains pays de la région qui engrangent une bonne partie de leurs rentrées grâce au tourisme » donne-t-elle comme exemple. Et d'ajouter : « L'Algérie, de par ses potentialités, a toutes les chances pour entamer un développement plus soutenu du secteur du tourisme qui dispose de plusieurs facettes très attractives. Son patrimoine pluriséculaire et diversifié, ses sites naturels qui alternent entre une longue côte, un immense Sahara, des montagnes et des stations thermales font d'elle un pays très prometteur avec un fort potentiel d'attractivité en matière d'investissement ». Pour sa part, le Pr Yazid Benchaâbane, un Algérien qui enseigne à l'université de Dubaï, affirme que l'Algérie a les atouts requis pour faire décoller son industrie touristique. « Notre pays ne manque de rien pour dynamiser davantage le secteur du tourisme. En plus de ses immenses richesses naturelles diversifiées, elle dispose de la ressource humaine pourvue d'un degré de créativité très appréciable » constate-t-il. Toutefois, selon lui, ce décollage ne peut se faire qu'en prenant en compte certains facteurs et paramètres. « Tout développement est tributaire de la réunion de sept facteurs clés. Entre autres une vision claire, le leadership, les infrastructures, la diversité du produit, le marketing et la sécurité » énumère-t-il. Les travaux du colloque s'achèveront aujourd'hui avec l'adoption d'une somme de recommandations.