Le centre-ville de Constantine est en chantier pour accueillir la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe » dans de bonnes conditions. Les autorités ont accordé une priorité aux artères principales de la ville, là où se concentrent actuellement des dizaines d'entreprises spécialisées dans la réhabilitation des façades. Certaines arrivent tant bien que mal à respecter le cahier des charges, tandis que d'autres se sont vu retirer les marchés, principalement pour non-respect des délais. C'est notamment le cas d'une entreprise italienne mise en demeure il y a quelques jours par la Direction de l'urbanisme pour son retard dans la réhabilitation de 54 immeubles du boulevard Belouizdad. Du côté de la rue Abane- Ramdane, le chantier avance plutôt bien. Située en plein cœur du centre-ville, cette rue commerçante connaît actuellement une opération de ravalement des façades de ses immeubles et commerces. C'est une entreprise algérienne, BET Structure Concept, qui est chargée de relooker la rue. 57 immeubles de la rue Abane-Ramdane et de la rue Bouderbala, en plus d'une centaine de commerces seront restaurés. Un chantier gigantesque pour cette entreprise spécialisée qui a déjà réalisé un projet similaire à Alger, à la rue Larbi-Ben-M'hidi. Le gérant de la société, Attef Ynineb, nous a expliqué qu'« à la fin de l'opération, les bâtiments réhabilités vont retrouver un cachet presque identique à celui de la période coloniale, que ce soit pour les façades ou pour les toitures ». « Nous traitons au cas par cas. Ce n'est pas une mince affaire. Pour les toitures, nous avons deux types, en tuile ou les terrasses. Après un diagnostic de la situation, nous déciderons si la tuile doit être changée complètement ou pas, nous devons nous assurer si elle est étanche », nous a-t-il expliqué. Depuis l'indépendance, les travaux de réhabilitation de ces immeubles ont été rares. Cela complique davantage l'opération. Pour les travaux de ravalement des façades des immeubles, la démarche est complexe et demande du temps pour conserver l'intégrité des murs. Avant d'arriver à la touche finale, la peinture de toute la façade, l'entreprise doit faire l'extraction des vieux enduits, colmater les fissures, conforter les balcons, puis retirer tous les éléments dissonants comme les paraboles, les pancartes ou les panneaux composites (alucobond) des magasins. « Nous sommes en train d'installer des paraboles collectives sur les terrasses avec des multi-commutateurs (switchs) de 32 sorties. Et les habitants sont plutôt contents du résultat. Quant aux climatiseurs, nous essayons de les dissimuler derrière les enseignes des commerces. Nous allons aussi respecter les matériaux nobles. Pour les enduits par exemple, nous travaillerons avec de la chaux et non du ciment. Même chose pour les peintures, où on compte y injecter de la résine spécifique avec des couleurs pastelles comme décidé par le wali. Pour les commerces, nous avons prévu de retirer les vieilles vitrines pour les remplacer par des verres sécurité et des rideaux perforés. Pour la sécurité, il faut savoir que des caméras de surveillance seront installées tout le long de la rue », nous a précisé Ynineb. A signaler que c'est l'Etat qui prend en charge toutes les dépenses. Pour rappel, l'été dernier, lors d'une réunion du wali, les commerçants avaient refusé de participer financièrement au projet. Quant aux arcades en brique qui garnissent les immeubles, l'entreprise procédera à leur sablage avant de les asperger de cire naturelle translucide et non de vernis. Pour les cages d'escalier et l'intérieur des immeubles, il n'est pas exclu qu'un avenant soit accordé pour lancer les travaux. Concernant les trottoirs, globalement dans un bon état, il est peu probable que la Direction de l'urbanisme choisisse de les rénover, compte tenu des délais serrés. Ynineb précisera que « le taux d'avancement des travaux est de 40% ». « Le délai est fixé pour la fin janvier 2015 et le projet sera, quoi qu'il arrive, livré avant le début de l'évènement », a-t-il assuré.