Fort de son succès au premier tour de l'élection présidentielle, le candidat Béji Caid Essebsi entend mobiliser l'ensemble des formations laïques et de gauche en prévision du second tour.Tandis que les Tunisiens ont les yeux rivés sur les recours déposés par le candidat et président sortant, Moncef Marzouki (33, 43% des voix), contestant les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 23 novembre dernier, qui donnent, en tête, son rival de Nidaa Tounès, Béji Caid Essebsi (39,46%), ce dernier semble avoir la tête dans l'après-second tour, pour mieux asseoir le succès obtenu par son parti lors du scrutin législatif un mois auparavant. En effet, l'ancien Premier ministre a annoncé, dimanche dernier, que son parti proposera deux candidats pour présider l'assemblée des représentants et le gouvernement. « Suite aux événements qui ont marqué le premier tour de la présidentielle, nous avons décidé de rétrécir notre cercle et de proposer deux personnalités pour présider l'assemblée des représentants du peuple et le gouvernement », a-t-il argué dans un entretien accordé à une chaine de télévision. Cette nouvelle sortie d'Essebsi intervient alors que se tient, aujourd'hui, la séance inaugurale du nouveau Parlement en quête de président. La Constitution prévoit que le président de l'Assemblée soit élu dès la première séance. Comme en 2011, le président et ses deux vice-présidents devraient être élus à la majorité absolue des membres du Parlement, en respectant le principe d'alternance homme-femme. Pour ce qui est de la composition du gouvernement, Essebsi plaide pour un bloc uni, sans pour autant l'avouer, contre les islamistes d'Ennahda qui soutiendraient, selon lui, son rival Marzouki et avec qui aucune possibilité de compromis n'est encore perceptible. Concernant la campagne électorale du deuxième tour dont la date sera tranchée après le traitement des recours du leader du Congrès pour la république, Essebsi a indiqué que « Afek Tounes et l'Union pour la Tunisie seront associés ainsi que d'autres personnalités qui ont soutenu le projet de Nidaa Tounes ». « Des contacts seront entrepris avec le front populaire », a-t-il annoncé, en perspective d'un front de « la majorité présidentielle » pour mener « en commun » la campagne électorale.