Taïeb Baccouche, ce septuagénaire bardé de diplômes, pressenti à la chefferie du premier gouvernement de Nidaa Tounès, a le profil idoine et semble rassembler les suffrages Quel cabinet pour le premier gouvernement tunisien issu des dernières législatives qui ont confirmé la victoire des laïcs et un tassement des islamistes? Une coalition avec Ennahda? Les supputations vont bon train. La question qui taraude les esprits d'une bonne partie des Tunisiens après la victoire de Nidaa Tounès en première position et d'Ennahda en deuxième lors des législatives du 26 octobre, c'est celle de savoir quel genre de coalition se fera-t-elle au niveau de l'Assemblée des représentants du peuple? Selon un document confidentiel publié par le journal arabophone tunisien Le Maghreb, Afek Tounès aurait proposé un scénario prévoyant une alliance entre Nidaa Tounès, Ennahda et Afek Tounès. Le Front populaire (FP) avec ses 15 sièges et l'Union patriotique libre (UPL) avec ses 16 sièges ne seraient pas pris en compte. Il s'agit d'une «Entente nationale» qui décrit la formation gouvernementale qui émanerait de ce type d'alliance. Selon les axes du document en question, le futur chef du gouvernement ne devrait pas appartenir à Nidaa Tounès ou Ennahda. Ce serait un technocrate ayant des «connaissances» en politique. Or, des bruits de couloir laissent entendre que le futur chef du gouvernement sortirait du rang de Nidaa Tounès. Taieb Baccouche est probablement le candidat le plus indiqué pour diriger le premier gouvernement Nidaa Tounès, compagnon fidèle de Béji Caïd Essebsi au cours de ces premières années mouvementées de la création du parti. Il a pour beaucoup le profil idéal en vue de la prochaine phase et surtout pour Béji Caïd Essebsi qui ne pourrait (à l'image de Bourguiba) se contenter d'être un président aux pouvoirs limités. Mohamed Ennaceur pourrait être une autre alternative, bien qu'on commence à parler de lui à la tête de la future Assemblée. Mohamed Ennaceur a été élu sur la liste de Nidaa Tounès, circonscription de Mahdia. Par ailleurs, les ministères se diviseraient en deux pôles: les ministères économiques et sociaux et les ministères de souveraineté. Le choix des ministres du premier pôle reviendrait au chef du gouvernement, tandis qu'au sein du second, le président de la République (en l'occurrence Béji Caïd Essebsi) choisit les ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur doivent être choisis par consensus entre les partis alliés. Enfin, la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple reviendrait à Ennahda. Dans une déclaration accordée aux médias, le porte-parole d'Afek Tounès, Walid Sfar, a affirmé qu'il ne s'agit là que d'un scénario possible parmi d'autres qui ne représente pas la position du parti. «Ce document qui présente une vision d'Afek Tounès sur la manière idéale de gouverner le pays au cours des cinq prochaines années, a été soumis à Nidaa Tounès et Ennahda, mais il ne reflète pas la position définitive d'Afek Tounès», a-t-il précisé. «En attendant l'élection du président de la République, nous étudions les différentes possibilités. Trois ou quatre scénarios ont été pensés. Parmi les scénarios à l'étude, figurent le «gouvernement de technocrates» (semblable à celui de Mehdi Jomâa), un gouvernement de «majorité en réunissant les forces démocrates avec Ennahda dans l'opposition), et le «gouvernement d'entente nationale serait le fruit d'un Dialogue national et construit autour des deux grandes formations politiques», a-t-il précisé avant d'ajouter que le conseil national de son parti se réunit dimanche pour fixer sa position.