Depuis 1992, à l'initiative de l'Onu, la communauté internationale célèbre, le 3 décembre de chaque année, la journée des personnes handicapées. Cette journée est une halte pour évaluer les efforts consentis par les pouvoirs publics relayés par le mouvement associatif dans la prise en charge de cette frange de la société et l'amélioration de ses conditions de vie. C'est également l'occasion pour faire connaître toutes les formes de handicap. Il n'est pas seulement physique (paralysie des membres supérieurs ou inférieurs) sensoriel. Il existe des handicaps psychiques (autisme, dégénérescence musculaire...) qui exigent une prise en charge et la création d'établissements spécialisés dispensant des formations adaptées. Selon les estimations des Nations unies, les personnes handicapées représentent 7 à 10 pour cent de la population mondiale. Un taux plus élevé est enregistré dans des pays où les conflits armés font rage ou dans ceux touchés par des catastrophes naturelles. Celles-ci appauvrissent davantage cette frange touchée de plein fouet par le chômage. Dans notre pays, on recense, environ, 2 millions de handicapés selon l'Office national des statistiques (ONS). Le handicap moteur est le plus important (44%), suivi par le handicap lié à la compréhension et la communication (32%). le handicap visuel concerne 32% des personnes handicapées. Afin de les aider à surmonter leur handicap, l'Etat a mis en place un arsenal juridique qui fait de lui le leader dans la région maghrébine. Il s'agit, surtout, d'assurer la scolarité et l'employabilité. Mais qu'en est-il dans la réalité ? En 2002, une loi relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées a été adoptée. Les décrets d'application n'ont pas encore été tous publiés. L'Algérie a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2009 et une grande enquête nationale sur le handicap a été lancée en 2011. Trois ans après, aucun résultat de cette enquête n'a été communiqué. L'autre problème vécu par les handicapés est la non-application des textes de loi de nature à améliorer leur quotidien. Ainsi, l'article 5 de la loi de 2002 accorde à « toutes les personnes handicapées sans revenu une aide sociale qui se traduit par une prise en charge ou une allocation financière ». Cette allocation mensuelle de 4.000 DA est jugée dérisoire. Les bénéficiaires réclament, à chaque occasion, sa revalorisation et de l'augmenter à 10.000 DA. Elle ne peut répondre aux besoins des handicapés lourds. L'autre difficulté vécue au quotidien par les handicapés moteurs est liée à l'inaccessibilité aux lieux publics. Certes, des efforts timides ont été menés çà et là au lendemain de la promulgation, en 2006, d'une loi prévoyant l'aménagement des bâtiments publics afin qu'ils soient plus accessibles. En ville, les transports et autres services publics restent, toutefois, loin des normes requises en la matière. Hormis le tramway qui a « libéré » les handicapés moteurs, dans les trains, les bus, c'est la croix et la bannière. Toutefois, ces difficultés sont considérées minimes face aux difficultés d'accès à l'emploi, à la santé et au logement. La loi de 2002 prévoit un quota, autour de 1 %, d'emplois réservés aux handicapés et l'accès prioritaire au logement. Des dispositions peu respectées. Face à ces difficultés, le mouvement associatif et de nombreuses sociétés, tentent de répondre aux besoins des handicapés. Relayé par les réseaux sociaux, il joue, désormais, un rôle indéniable dans la sensibilisation et la mobilisation. Le handicap n'affecte pas seulement la personne, mais également sa famille. Donc le problème est plus complexe et reste considérable. Cette spécificité nécessite une attention particulière et la mise en œuvre de tout ce qui a été promulgué ou décidé pour le bien-être des handicapés. Il ne faut surtout jamais oublier que nul n'est à l'abri du handicap. Vivre dignement Les handicapés algériens ont su se mettre au devant de la scène en réalisant des exploits. A travers le dispositif de l'emploi, notamment l'Agence nationale pour la gestion du microcrédit (Angem) qui a permis à des postulants de créer leur propre microentreprise. 1.351 microcrédits ont été octroyés depuis 2005 au profit de cette frange. Des activités sont nées dans différents domaines. Le dernier salon de l'emploi a mis en évidence la réussite de certaines d'entre elles. Pour assurer une facilitation dans l'accès au microcrédit, une convention a été signée, récemment, entre l'Angem et la Fédération algérienne des handicapés moteurs (Fahm). Outre l'activité économique, les personnes aux besoins spécifiques ont évolué dans le monde du sport. Ils ont honoré l'Algérie en décrochant des titres et des médailles. Dans les jours à venir, l'Algérie sera engagée dans six disciplines aux 8ès Jeux régionaux du Spécial Olympics International. Ils sont prévus du 3 au 10 décembre au Caire où prendront part 15 pays qui concourent dans 16 disciplines handisport où l'équipe algérienne est réputée pour son jeu.