Dans une allocution prononcée à l'ouverture du 2e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre a appelé les pays du continent à assécher les sources de financement du terrorisme à travers une lutte implacable contre les réseaux du crime, plaidant pour « l'universalisation de l'interdiction de paiement de rançons ». « C'est à travers les ressources financières rendues disponible par le trafic de drogue et les rançons obtenues suite à des prises d'otages que les groupes terroristes renforcent leurs capacités et étendent leur sphère d'action », a-t-il souligné. Le ministre des AE a également plaidé pour une adaptation des outils et une mise à niveau des capacités nationales dans le processus de consolidation de la paix et la sécurité en Afrique. « La complexité des défis auxquels nous faisons face, la diversité et la multiplication des situations de crise exigent, non seulement la volonté politique et la détermination dont nous disposons, mais également une adaptation constante de nos outils, une optimisation de nos approches et une mise à niveau de nos capacités nationales », a ajouté Lamamra. « Notre action intervient dans un contexte difficile et complexe, aggravé par le terrorisme international, les capacités de nuisance, les réseaux du crime transnational organisé et du trafic de drogue, dont la conjoncture influe directement sur la paix et la sécurité, tant au niveau régional qu'international », a-t-il soutenu. Le ministre a estimé qu'aucun processus de paix ne peut aboutir s'il n'est pas accompagné d'un effort parallèle de développement économique et social, notant l'importance de la mise en place dans les pays concernés, de véritables stratégies de lutte contre la pauvreté et de développement durable. Cette rencontre de trois jours est marquée par la présence des ministres tchadien et angolais des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat et George Rebelo Chikoti, ainsi celle du Commissaire de l'Union africaine de la paix et la sécurité, Smaïl Chergui, et de représentants de l'ONU. Lors de cette rencontre, le ministre des Affaires étrangères a également déploré les obstacles qui entravent le processus d'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. « Les obstacles multiples dressés sur la voie devant mener à la tenue du référendum d'autodétermination du Sahara occidental ont voué ce processus à des impasses récurrentes », a souligné Lamamra. Le ministre a rappelé que ni l'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross n'a pu visiter la région comme il l'a souhaité, ni la chef de la Minurso, Kim Balduc, n'a pu prendre ses fonctions. « La perspective de l'autodétermination ne s'est pas précisée près de 40 ans après l'avis consultatif de la Cour internationale de justice relatif à cette question de décolonisation », a-t-il fait observer. Lamamra a également exprimé l'appui de l'Algérie aux efforts du Secrétaire général de l'ONU et de son envoyé spécial, Christopher Ross. « Nous sommes convaincus qu'à la faveur de la nomination de l'envoyé personnel de l'Union africaine, le président Chissano, cette coopération pourrait permettre de mobiliser davantage la communauté internationale en faveur de la paix, la justice et la sécurité pour tous », a-t-il souligné.