Les zones arides occupent plus de 95% de la superficie du territoire algérien dont 80% se situent en zones « hyperarides », ont affirmé, hier, à Ghardaïa, les participants à une rencontre internationale sur le milieu aride. Les participants ont relevé les risques majeurs auxquels font face les écosystèmes en Algérie, parmi lesquels la sécheresse, l'érosion des sols, la désertification, la dégradation des terres et de la biomasse, l'envasement des retenues collinaires et des barrages ainsi que l'infiltration de l'eau de mer dans les eaux souterraines sur la bande côtière. Réunissant quelque 200 chercheurs et universitaires, algériens et étrangers, dans le domaine de la biodiversité, des sciences de la vie et de la nature, cette manifestation scientifique a pour objectif de partager et de confronter les études élaborées et les principaux acquis scientifiques obtenus dans le domaine, en vue d'assurer la pérennité des écosystèmes naturels. Pour les organisateurs, cette rencontre a permis aux participants de présenter leurs travaux scientifiques et de débattre de moult questions d'actualité liées au renforcement de la préservation des ressources génétiques, de leur gestion durable, et de la lutte contre la désertification et la sécheresse. Les systèmes et méthodes de gestion de l'eau pour pouvoir vivre dans les zones arides menacées par la rareté des ressources hydriques, ont été également abordés, en plus de présenter les récents résultats en matière de conservation et de valorisation de la diversité végétale endémique des milieux arides ainsi que la réhabilitation de sols dégradés par le défrichage et la surexploitation des ressources pastorales. Des intervenants ont mis l'accent sur la priorité et l'urgence de mettre en place des principes et procédures de gestion durable des terres en zones arides menacées par la récurrence des sécheresses prolongées, qui affectent sérieusement la production végétale et minent les efforts de développement durable. Ils ont soulevé aussi le phénomène de la salinisation des sols combinée à la sodisation et l'alcalinisation des sols, en proposant la mise en place d'un système de lutte contre ces facteurs de dégradation du sol et de la fertilité par des essais chimique et agronomique (changement de techniques culturales). Des chercheurs universitaires ont, en outre, tiré la sonnette d'alarme sur la détérioration des écosystèmes naturels et la prolifération de vecteurs de maladies à l'origine de la recrudescence de nombreuses pathologies parasitaires telles que la leishmaniose cutanée, le paludisme et les champignons. Organisée par la faculté des sciences de la nature, de la vie et de la terre de l'université de Ghardaïa, cette rencontre sur les zones arides, qui intervient à l'orée de l'année 2015 déclarée par les Nations unies « Année internationale des sols » avec pour thème « Des sols sains pour une vie saine », vise à sensibiliser les différents acteurs et les pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en place des systèmes d'utilisation et de préservation durable des écosystèmes. Plus d'une centaine de communications scientifiques et techniques s'articulant autour de cinq thèmes (incidences des activités industrielles sur l'environnement, gestion des ressources naturelles, impact de l'agriculture sur le milieu, santé et environnement, production de la biomasse), ont été programmées à cette manifestation scientifique de deux jours.