Ziad Abou Eïn, en charge du dossier de la colonisation au sein de l'Autorité palestinienne et ancien vice-ministre en charge des prisonniers, a été battu à mort par des soldats israéliens en Cisjordanie occupée lors d'une manifestation pacifique contre la confiscation des terres palestiniennes au profit de la colonisation israélienne, selon des sources médicales et sécuritaires palestiniennes. Il s'agit de la plus éminente personnalité à mourir dans de telles circonstances depuis une longue date. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a aussitôt réagi et dénoncé un « acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré », selon l'agence palestinienne Wafa. Il a décrété trois jours de deuil et annoncé une enquête. L'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle rompait sa coopération diplomatique avec Israël en Cisjordanie. Une revendication portée par le Hamas, qui a appelé, dans un communiqué, à « rassembler toutes les forces palestiniennes face à l'occupation criminelle sioniste et de cesser toute coordination sécuritaire avec l'occupant ». Environ 300 personnes avaient entrepris de marcher du village palestinien de Turmus Ayya, près de Ramallah, en direction de la colonie d'Adei Ad avec l'intention de planter des oliviers. Les manifestants ont été arrêtés par un barrage de soldats israéliens qui ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes pour les repousser. Les manifestants ont continué à avancer jusqu'à arriver au contact du cordon de soldats. Trois soldats ont repoussé brutalement Ziad Abou Eïn à hauteur de la poitrine et en l'empoignant au col et à la gorge. Selon des témoins, le ministre, auparavant malade, aurait reçu un coup de crosse d'arme dans la poitrine et serait mort d'une crise cardiaque. Ahmed Bitawi, le directeur de l'hôpital de Ramallah, a fait état de coups portés au torse au même titre que Kamal Abou Safaka, un collaborateur de Ziad Abou Eïn, qui a confirmé cette version des faits.