La prochaine session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) se tiendra à Alger avant la fin de l'année prochaine, a annoncé l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié lors d'une conférence de presse organisée, mardi dernier, à l'Institut français de Constantine. Qualifiant la relation entre les deux pays de « très satisfaisante et d'ambitieuse », l'ambassadeur, qui visite pour la première fois la capitale de l'Est, a précisé qu'après la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Paris, le Premier ministre français Manuel Valls viendra à Alger fin 2015 dans le cadre de la tenue de la troisième session du CIHN. « Depuis la visite d'Etat de François Hollande en décembre 2012, les deux présidents ont décidé d'un partenariat d'exception entre nos deux pays, et les échanges fréquents de visites prouvent à quel point ce partenariat est important. Il ne s'agit pas seulement d'un partenariat entre les officiels, mais également entre les sociétés civiles, les milieux économiques et les acteurs culturels. Nous avons beaucoup de sujets à discuter, d'où les visites du Premier ministre Valls puis du ministre de l'Agriculture, ou encore celle du chef d'état-major de l'armée française. Il y a une volonté des deux parties de renforcer ce partenariat et répondre à une demande naturelle qui existe entre les deux pays », a-t-il précisé. Le diplomate a jugé que la relation entre l'Algérie et la France « n'est égale à nulle autre ». « Il y a une intimité, une amitié, une chaleur qui est quelque chose de très spécifique dans l'ADN de cette relation », s'est-il enthousiasmé. Reste que pour Bernard Emié, il s'agit d'aller plus loin tout en faisant en sorte que chaque partie y trouve son intérêt. « Mes objectifs en tant qu'ambassadeur est que la France redevienne le premier partenaire de l'Algérie », a-t-il précisé. Au cours de sa visite dans la ville des ponts, l'ambassadeur s'est entretenu avec le wali, comme il a rencontré des acteurs économiques, des hommes d'affaires français installés dans la ville, des recteurs des universités de Constantine et des personnalités du monde culturel. « Dans le cadre de l'organisation de la manifestation culturelle du monde arabe, nous sommes parfaitement disposés à collaborer à la programmation par le biais de débats d'idées, des conférences et des projets de restauration patrimoniale », a-t-il indiqué. Pour cela, il a cité des personnalités françaises qui pourraient également monter des projets tels que le politologue Gilles Kepel, l'historien Benjamin Stora, ou encore le président de l'Institut du monde arabe à Paris, Jack Lang. « Nous sommes présents dans la région et nous voulons être davantage présents sur les plans culturels et économique. Les entreprises françaises sont très actives à l'image de la cimenterie Lafarge, le groupe Accor, la RATP à travers le tramway. D'autres entreprises sont associées à de futurs projets, telles que Bouygues qui participera à la réalisation d'un CHU d'excellence, la société Poma pour les téléphériques, ou encore le développement de la filière bovine locale dans la gestion de l'abattoir d'Aïn M'lila », a souligné Emié. Concernant la mise sur pied d'un groupe de travail ad hoc pour examiner les difficultés auxquelles font face certains ressortissants français, propriétaires légaux de biens immobiliers, dans l'exercice de leur droit de propriété, l'ambassadeur a expliqué qu'« Alger et Paris discutent actuellement des biens appartenant à quelques dizaines de familles françaises, tout au plus, qui sont restées en Algérie après l'indépendance, et qui pour certaines, éprouvent des difficultés soit à faire reconnaître leur droit de propriété, soit à vendre leurs biens, ou alors à rapatrier les fonds correspondant à la vente quand celle-ci est effectuée. Dans tous les cas, le nombre de cas est beaucoup moins important que ce qui a été rapporté dans la presse », a-t-il précisé.