Pour protester contre la hausse des prix enregistrée depuis quelques temps, l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'Environnement (Apoce) a décidé de recourir au boycott des commerçants pour dire « stop » en initiant, le 20 décembre prochain, une journée nationale sans achats. « Le boycott est la seule arme dont disposent les consommateurs et le seul moyen pour se faire écouter. C'est le but de cette journée, faire entendre leur voix, leur détresse », a indiqué, hier, au cours d'une conférence de presse à Alger, le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Il cite comme exemple le prix du poulet qui, en l'espace de deux semaines, est passé de 280 DA à 420 DA, précisant que l'alimentation de la volaille est subventionnée, pourtant, par les pouvoirs publics pour la deuxième année consécutive. Le responsable a souligné que cette journée ne « vise aucune partie » mais a pour but d'attirer l'attention des pouvoirs publics notamment sur l'impact de cette hausse des prix sur la situation des familles, celles surtout à faible revenu. « C'est aussi pour pousser les importateurs, les commerçants et les scientifiques à réfléchir sur cette situation anormale. Partout dans le monde, quand il y a une hausse des prix, c'est le côté gauche de la virgule qui est touché. Chez nous, c'est le côté droit qui est concerné comme si le dinar n'a aucune valeur », déplore-t-il. Zebdi a tenu à signaler que cette journée nationale sans achats a été décidée suite aux pressions des consommateurs qui exigeaient de l'Apoce une réaction concrète face à l'inflation. L'Apoce, cela dit, ne s'attend pas à une adhésion totale des consommateurs à cette initiative d'une journée. « Nous sommes responsables de l'organisation de cette journée mais pas des résultats. La réussite ou l'échec de cette action dépend des consommateurs. Toucher une partie de la population est pour nous une réussite », déclare-t-il, révélant, toutefois, que les échos sont plus favorables par rapport aux précédentes actions de boycott organisées jusqu'ici par l'association. Du côté des commerçants, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj-Tahar Boulenouar, a assuré de son adhésion totale à cette initiative. « La hausse des prix affecte également les commerçants. Car plus les prix sont bas, plus ils ont des clients et le contraire est vrai. En tant que consommateurs, ils sont touchés par la hausse des prix des produits nécessaires qu'ils ne commercialisent pas », dit-il, affirmant que le cinquième du prix affiché des produits alimentaires est injustifié. L'idéal, d'après le président de l'Apoce, c'est de plafonner les marges bénéficiaires de tous les produits alimentaires fréquemment utilisés, tels les légumes secs. « Cela garantie une certaine stabilité dans les prix et une certaine sécurité que nous n'avons pas », estime-t-il.