L'Algérie se prépare activement à mettre en place un plan national de prévention et de gestion des risques majeurs. C'est à ce titre qu'a été créée, il y a une année, la délégation nationale des risques majeurs. La mise en place de cet organisme répond à l'engagement pris par l'Algérie, membre actif et adhérent au cadre d'action du Hyogo, mis sur pied lors de la conférence internationale du Japon. « L'Algérie est membre actif et prend part à la conférence tenue tous les dix ans au Japon pour l'établissement du cadre d'action du Hyogo. L'adhésion à ce cadre est volontaire et oblige les pays à réaliser un certain nombre d'objectifs dont la volonté politique pour la mise en place d'une politique de prévention, l'élaboration d'une législation, la mise sur pied d'une structure de coordination et la décentralisation de la prise en charge au niveau local », a expliqué Tahar Melizi, délégué national aux risques majeurs. Pour suivre cette recommandation, « nous avons commencé par mettre en place la délégation au niveau national et nous sommes en train de réfléchir à la manière de décentraliser l'action au niveau des wilayas » a-t-il indiqué. Ayant pour mission d'élaborer une banque de données à travers la collecte des informations dont disposent les secteurs concernés par les risques majeurs (habitat, ressources en eau, santé, agriculture...), la délégation nationale des risques majeurs se chargera de coordonner et de mettre à la disposition de chaque ministère les informations nécessaires et utiles pour confectionner son propre plan. « Après avoir collecté les informations, la délégation va mettre à la disposition de chaque département ministériel toutes les données lui permettant de mettre en place un plan national de prévention contre les risques majeurs », a expliqué Tahar Melizi. L'objectif recherché à travers ces plans est « l'élaboration d'une cartographie des risques et un micro-zonage des zones à fort risque » La loi 04-20 a énuméré dix risques majeurs à savoir le tremblement de terre, les inondations, les incendies de forêt, les épidémies humaines, animales et végétales, les risques climatiques, les pollutions, le risque nucléaire et les risques industriels ainsi que les risques dans les lieux de regroupement public.Les études effectuées sur les catégories des risques ont démontré que l'Algérie est vulnérable aux « séismes, inondations, feux de forêt et risques industriels ». En attendant la structuration de la délégation, en cours, la commission intersectorielle, composée de 24 membres représentant tous les départements ministériels, poursuit son travail à travers la tenue de réunions annuelles ou extraordinaires consacrées à « l'évaluation de ce qui a été fait au niveau des ministères en matière d'élaboration des plans de prévention » et « d'examiner les avancées réalisées dans le monde sur la manière dont sont appréhendés ces risques ». Cette commission a également pour mission de « participer dans l'information des citoyens et des différents intervenants dans ce domaine » et « d'identifier ces phénomènes ». Elle œuvre aussi « au développement de la coopération internationale avec les Nations unies, l'Union européenne, les pays voisins et pays développés pour un transfert de technologie ». La délégation se chargera aussi de l'élaboration d'une réglementation pour la prévention et l'intervention. Depuis sa création, la commission a procédé à la tenue d'une session de formation dans 28 wilayas au profit des P/APC, des chefs de daïra et des directeurs concernés pour rappeler « la nécessité de lancer les travaux d'entretien des réseaux d'assainissement et d'évacuation et d'informer les citoyens sur les dangers et les mesures à prendre en cas de problème ». Les services de la météorologie ont été également sollicités pour fournir « des données plus précises et détaillées sur les tempêtes, les quantités de pluie et les régions concernées », a indiqué notre interlocuteur, signalant que « les changements climatiques ont favorisé la survenue de tempêtes et d'orages même hors leur saison naturelle ».