Le ministre de la Communication a annonc�, mardi, l�installation de deux groupes de travail qui seront charg�s de revoir la r�glementation en mati�re de pr�vention et de gestion des risques majeurs. Une d�cision des plus �tonnantes puisque des textes existent mais sont actuellement inapplicables, voire m�me inappliqu�s. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La d�cision du gouvernement de revoir la r�glementation relative � la pr�vention et la gestion des catastrophes para�t totalement illogique. Comment peut-on rectifier des textes qui n�ont jamais servi ? Il faut, en effet, savoir qu�une premi�re r�vision de cette r�glementation a �t� d�cid�e en 2004. Pris de court par l'ampleur du s�isme de Boumerd�s, le gouvernement avait revu l'ensemble des mesures pour faire face � ce type de catastrophe. Le minist�re de l'Am�nagement du territoire et de l'Environnement s��tait vu confier l'�laboration de ce nouveau cadre juridique. La loi relative � la pr�vention des risques majeurs et � la gestion des catastrophes dans le cadre du d�veloppement durable entre en vigueur le 25 d�cembre 2004. Ch�rif Rahmani, qui n'avait pas encore h�rit� du secteur du tourisme, d�fendra bec et ongles ce texte qui s'inscrit dans le cadre du concept de �d�veloppement durable�. Mais voil�, au jour d'aujourd'hui, cette loi ne peut servir en l'absence de d�crets d'application. Elle est pourtant d'une importance capitale au regard des domaines hautement sensibles qu'elle est cens�e g�rer. Outre le plan Orsec (voir Le Soir d'Alg�rie du 8 octobre 2008), la loi relative � la pr�vention des risques majeurs et � la gestion des catastrophes dans le cadre du d�veloppement durable pr�voit la mise en place d'un plan g�n�ral de pr�vention pour les 10 risques identifi�s officiellement (s�ismes et risques g�ologiques, inondations, risques climatiques, feux de for�t, risques industriels et �nerg�tiques, risques radiologiques et nucl�aires, risques portant sur la sant� humaine ainsi que les risques portant sur la sant� animale et v�g�tale). �Pour chaque risque majeur, il est institu� un plan g�n�ral de pr�vention de risque majeur adopt� par d�cret. Ce plan fixe l'ensemble des r�gles et des proc�dures visant � att�nuer la vuln�rabilit� � l'al�a concern� et � pr�venir les effets induits par la surveillance de cet al�a�, pr�cise l'article 16. Ainsi, chaque secteur minist�riel aurait d� se charger de l'�laboration et de la mise en �uvre des plans de pr�vention dans son domaine d'intervention. A titre d'exemple, les risques li�s aux inondations sont du ressort du minist�re des Ressources en eau, les risques industriels au minist�re de l�Industrie et ainsi de suite. Sur un autre plan, les chapitres 1 et 2 �noncent les dispositions g�n�rales de cette loi en mati�re d'instauration de syst�me d'alerte (national, local et par site), les modalit�s sp�cifiques d'am�nagement et d'urbanisme en zones dangereuses ainsi que les prescriptions particuli�res pour chacun des 10 risques majeurs. Des mesures malheureusement inutiles, le gouvernement n'ayant pas jug� n�cessaire d'en fixer les modalit�s d'application par voie r�glementaire. Mais il y a pire encore en mati�re de n�gligence, puisque le gouvernement se permet m�me de passer outre ses propres d�crets. C�est pr�cis�ment le sort r�serv� au d�cret ex�cutif du 24 juin 2004 portant cr�ation de la commission li�e aux risques naturels et technologiques majeurs. Cette commission, cens�e �tre pr�sid�e par le ministre de la Communication, a pour mission de d�finir et de mettre en �uvre au gouvernement une strat�gie nationale de communication li�e aux risques majeurs. Dans ce cadre, elle est charg�e �d�arr�ter les modalit�s d�approche pour le traitement informatif des �v�nements li�s aux risques naturels et technologiques majeurs et � leur pr�vention ; d�arr�ter les types de programmes informatifs adapt�s aux situations inh�rentes � ces risques ; d�identifier les actions de diffusion de l�information pr�ventive sur tous supports ; d��laborer les strat�gies de riposte � toutes formes de d�sinformation de l�opinion publique�. Le l�gislateur a attribu� de tr�s larges pr�rogatives � cette structure puisqu�elle est charg�e de d�finir �les modalit�s de concertation intersectorielle en mati�re d�information durant les situations li�es aux risques et � la pr�vention des risques naturels et technologiques majeurs� et m�me de concevoir �le dispositif d�alerte par proc�d� de communication �. Concr�tement, cette commission aurait pu jouer un r�le d�cisif dans les diff�rentes inondations qui ont touch� le pays ces derni�res semaines. A Gharda�a par exemple, son action dans le cadre de la pr�vention aurait pu sauver des vies humaines et son implication dans la gestion de crise aurait �vit� toute forme de d�sinformation.